Dans un très bel espace architectural, Latitude 21, les œuvres très fortes et envoûtées de Pascal Saint Vanne, dit Vladimir, impressionnent. Sous l’égide de la belle association Itinéraires Singuliers, une grande exposition. « Dans ses toiles, Vladimir fait cohabiter le dedans et le dehors en permanence. Il mêle le divers qui accueille des constructions bariolées, inexplicables, insolites, extravagantes parfois. Mais il peint peut-être et surtout pour aller vers l’autre » écrit Alain Vasseur, président de l’association.
D’une absolue liberté créatrice, Vladimir, qui porte haut la peinture, creuse sans fin l’innombrable d’un portrait infini. Au seuil de l’infini, des échos de silence disent l’absolu d’un visage secret, et des taches vitales, venues des confins, accidentent à vif l’étendue, et signent l’implacable d’un surgissement vital. Chez lui, créateur toujours à vif, la part sombre hurle à la vie en préservant le chaos d’origine de toute incarcération corporelle, et ces gueules altérées exorcisent les affres de la fureur identitaire… Des lignes d’errance fragile signent l’impensable présence des ténèbres.
Étranges échos d’espaces, dans l’infini d’une profondeur mentale. Une pâleur d’abîme, comme un seuil de fragilité, ouvre une béance d’univers, tandis que d’infimes signes de vie s’abandonnent à l’errance vitale. Où poser ses marques, sinon dans la ténèbre, dans l’interstice des possibles, et dans l’ailleurs des certitudes ?
Des fleurs de grisaille charnelle existent à peine dans l’étau infini des noirs et des gris. Condensée, complexe, concassée, concentrée, instable et esquissée, la lueur vitale ose à peine le presque rien de la présence. Une blessure charnelle, comme une cible, se protège du poids des mauvais mondes, tandis qu’une trame infime, en profondeur, éveille l’univers.
Jusqu’au 7 janvier 2026
Latitude 21 – Dijon (21)
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