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On en parle

Victor Soren

Christian Noorbergen, le 2 avril 2024

« Anatomie de la rupture »

Chez Victor Soren, artiste des confins, les formes animales, ici densifiées, incroyablement présentes, dépassent les humaines destinées. Les animaux, comme dessinés du dedans, sont notre solitude habitée. Ils méritent la terre et nos regards. Les êtres-animaux que dessinent à profusion Victor Soren savent des choses sur l’univers que les hommes ne savent plus. Et pas un n’est une bête. 

La rupture – 2023 – 22×33,5 cm

La plénitude sert de repoussoir aux lacunaires, quand ils s’abandonnent à l’infini de leurs manques… Victor Soren met en scène ce qui couve sous l’immense écran des apparences. La merveilleuse Halle Saint Pierre l’accueille.

Plus que les humains fragiles, les animaux éprouvent directement la solitude, l’absence et le deuil. L’artiste ne cherche pas à adoucir leurs contours, et ne succombe pas au charme commode de l’ordinaire stylisation. Dessinés à cru, singe-miroir ou cheval meurtri, les animaux surgissent de la nuit des temps. Ils rejoignent ainsi les pures et dures merveilles de l’enfance. Servants mystérieux d’un rite impossible, ils sont les témoins sublimes de nos rêves perdus, de nos ruptures, et de nos détresses, et leur regard troue sans fin l’étendue. Ils sont nos frères d’espoir et de catastrophes, nos proches essentialisés de l’en deçà, obscurs, précaires, et contemplatifs. Aux abois de l’âme et aux aguets du monde, ils ruinent les dessous de nos bienséances, et saccagent fort nos apparences. 

Lumière voilée – 2024 – 24×21 cm

Noblesse mentale, noblesse animale et fabuleuse noblesse du dessin, chez lui, s’unissent dans l’intimité oubliée de nos origines, où rêve sans fin l’animal-dieu… Art d’exorcisme latent.

L’œuvre aérée d’inconscient incarne le fantasme aigu de l’existence saisie à la gorge, et mise à nu. Elle maintient intactes la puissance et les charges du préverbal. On voit donc des taches d’êtres, des traces vitales qui tressaillent dans la nuit, et des esquisses d’humanité qui font passerelle à nos désastres. 

La venue du crépuscule – 2023 – 50×65 cm

Le haut dessin de Victor Soren éblouit les ténèbres.

Jusqu’au 5 mai 2024
Halle Saint Pierre – Galerie du Bas – Paris 13ème

En Une : Les Aveuglés – 2024 – 59,5×42,5 cm

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