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On en parle

Tudor Banus ou la truculence habitée

Christian Noorbergen, le 4 novembre 2021

Plus de 90 œuvres, pour la plupart exposées pour la première fois, sont présentées à Paris. L’extrême foisonnement burlesque de Tudor Banus, un rien paillard, drolatique et joliment emporté, navigue en haute féerie dans les temps forts de l’histoire de l’art, qu’assurément l’artiste convoque à tout va.

Piocheur fabuleux, il vagabonde ludiquement, et en totale liberté créatrice, dans les méandres épars de notre histoire. Le grotesque léché, savoureux et jouissif, est son territoire de création.

Sauna Bibliothèque 2

Chaque œuvre, très subtilement transgressive et vaguement cynique, témoigne d’une impressionnante maîtrise graphique et chromatique. En chaque peinture, l’allégresse aventureuse de l’œil voyage à chaud dans un étonnant parcours à surprises, où le tragique et l’humour s’étreignent. 

Amour caché

Tudor Banus sidère par sa capacité de raconter mille histoires en une seule scénographie intense, ouverte et plurielle. Les scabreuses merveilles d’Eros accompagnent ici et là d’intenses scrutations sociales, tandis que de lointaines références, pudiques et discrètes, pourraient se rapporter à Bosch, à Rabelais, à William Blake, voire à Honoré Daumier.

Ridiculum vitae d’après photo

Le temps d’hier est le sien, archaïque ou médiéval, mais le temps présent, urbain et sarcastique, est aussi son affaire, et même, universel et intemporel, le temps inoublié des grands mythes. Si un thème central semble parfois structurer l’ensemble, les détails foisonnent et fulgurent, oxygénant sans cesse l’étendue, et sans jamais écraser l’œuvre.

Leda lunaire

Sidérante mise en abîme d’une peinture qui se moque du sérieux grincheux, et qui respire royalement.

Jusqu’au 24 décembre 2021
“Fantômes et Fantaisies”
Institut Culturel de Roumanie – Paris 7ème

En Une : Total égo (d’après photo)