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On en parle

Tidru – Une sculpture au second degré

Aralya, le 5 juin 2018

Voilà une belle découverte ! Le jeune sculpteur Tidru bouscule certaines certitudes. Ses “sculptures-peintes” figuratives occupent une place particulière en mettant à nu la nature humaine ! Semeur de troubles, l’artiste avec ses personnages invente un nouveau style de narration. 

Il y a comme de belles coïncidences artistiques ! Nous avions remarqué le travail de Tidru à Lyon, lors de l’exposition organisée par Micheline Mazerot – Galerie l’Oeil écoute – où ses sculptures faisaient écho aux peintures de Christophe Lachize. Nous avions été immédiatement séduits par ces oeuvres qui nous proposaient des scénarii énigmatiques. Nous nous étions promis d’en savoir plus. Et c’est Philippe Paschos qui nous en donne l’occasion en nous interpellant sur son “coup de coeur pour un jeune artiste qui “déboule” dans le panorama de la sculpture, bousculant les codes avec ses dessins; “graffitis” facétieux qui racontent l’intériorité humaine.” 

Autodidacte, Tidru a fait de la “sculpture dessinée” son langage. Il nous propose d’emprunter un chemin intérieur, il cherche à provoquer une secousse tout en évitant un expressionnisme outrancier. Des griffures qui traquent l’énigme du visible. “Par les dessins à fleur de peau, j’essaye de faire remonter en surface, tout du moins d’imager ce que l’on est au fond de nous à un instant, ou encore ce qui nous a construit… Ce qui m’intéresse est que l’image dégagée par le corps/comportement ou autre (ce qui est jugé, regardé, écouté, senti par l’autre) n’est pas obligatoirement en adéquation avec l’intérieur…” nous dit l’artiste. 

Il est vrai que lorsque l’on regarde certaines de ses sculptures, on a l’impression d’un cri silencieux. Elles interrogent tous nos sens. Le spectateur est perplexe avant de pouvoir ou non, décrypter ce langage codé. Regarder une oeuvre de Tidru c’est aussi pénétrer dans un univers où tous nos sens sont stigmatisés dans une poésie très personnelle qui convoque l’émotion, la mélancolie. Tidru nous montre ce qu’il y a derrière le miroir de la vie avec une lucidité cruelle mais non violente ! 

En tout cas, l’oeuvre passionnante d’un jeune artiste de 32 ans qui mérite une belle reconnaissance.