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On en parle

Stéphane Erouane Dumas – “Droites et Courbes”

Christian Noorbergen, le 27 janvier 2021

Ode aux forces de la Nature, l’œuvre envoûtante de Stéphane Erouane Dumas, en sublimant la mémoire des arbres et des falaises, dont il explore jusqu’aux écorces et aux lichens, atteint les frontières intemporelles de l’abstraction.

Falaise rouge 2 – 2018 – Huile sur papier – 27×35 cm

Laissant ainsi vagabonder notre imaginaire à travers le mystère des forêts enneigées, ou la beauté primitive des roches balayées par la mer. L’artiste, dévoile ici pour la première fois ses sculptures de céramique craquelée et de bronze patiné. 

Frimas II – 2019 – Huile sur toile – 40×40 cm

L’imaginaire des fondamentaux de la nature est la source créatrice de Stéphane-Erouane Dumas. Le pittoresque n’est pas son fort, ni la surenchère chromatique. Chez lui, peintre exigeant et rare, l’excès des couleurs, comme le sang, s’est retiré. Une atmosphère un rien nordique, décantée et retenue, incante ses peintures verticales où se purifient tous les signes du visible.

Se dévoile une somptueuse pudeur créatrice, une sensibilité des confins, infiniment subtile et intériorisée, envoûtée et distancée. Ses reflets délivrés sont de murmurantes modulations, en calme intensité, au bord de l’abstraction. Innombrables sont les chants voilés du dehors, traversés d’absence.

Mikado II – 2020 – Huile sur toile – 40×40 cm

L’intimité inouïe et secrète de l’espace du dedans s’est projetée sur les miroirs d’une nature terriblement offerte, à la fois réelle, masquée et fantasmée, et sidérante d’impact.

Stéphane-Erouane Dumas pétrifie le temps, et la profusion végétale qui s’étend, maîtrisée et raréfiée incante l’étendue. Il fouille toujours au plus loin, ses partitions méditatives, et dans les eaux dormantes et froides de sa peinture fouillée, aiguë et minimale, la rationalité ne fait pas surface… D’infimes respirations rentrées oxygènent sans fin les profondeurs.

Lichens jaunes – 2019-2020 – Huile sur toile – 150×180 cm

À l’occasion de cette exposition, une belle monographie sera publiée.

Jusqu’au 20 mars 2021
Galerie Pierre-Alain Challier – Paris 3ème