Sandra Martagex, dans ses “Fragments de l’Âme » exposés à Paris pour quelques jours sous l’égide d’Alexandrina Balaur, revient sans cesse aux commencements des corps, au creux souterrain de l’éternelle étreinte. Créer, c’est revenir aux origines des corps, cerner ses traces. A chaque œuvre, l’artiste-magicien réinvente la possibilité d’être un corps. Elle délivre le corps vécu et véritable du mortifère poids lourd des identités fabriquées. Le regard éblouit la différence, la chair partage la transparence. Le masculin et le féminin, dans l’infinie nostalgie de la fusion, n’existent que par l’union.
Dans l’art aigu de Sandra Martagex, les fluides de l’art et de l’âme ne cessent de s’écouler, et chaque œuvre marque un temps d’arrêt prodigieux, décalé, superbe d’impact esthétique, et stupéfiant d’extrême sensibilité, ciselée au scalpel, et décalée.
Écriture à hauts risques qui ose affronter le vide. Elle navigue sur les profonds remous de l’affectivité centrale, et nage lentement au cœur des renaissances invisibles, au fond du marécage archaïque. Il n’y a ni passé ni avenir, mais présent discontinu de la création.
Sandra Martagex, inventive, sidérante et poignante, vagabonde dans les désordres corporels. Elle installe et instaure d’autres élans, d’autres naissances. Ses êtres sont des fenêtres corporelles, des promesses d’être… Ses créations subtiles, ses créatures d’étrangeté, sont les figures éphémères, inattendues, d’un ailleurs toujours présent. Et la beauté ne cesse de surgir, aride, fiévreuse et sublime.
Les “Fragments de l’Âme“ sont exposés dans un local loué près du Carreau du Temple.
Jusqu’au 27 avril 2025
4 rue du Forez – Paris 3ème
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