“Toujours, Jamais !“
L’exposition des dernières œuvres d’Olivier de Sagazan, chez Loo & Lou Gallery, forte galerie, se situe à mi-chemin entre peinture, sculpture et scénographie surgissante. Pour cela, il réalise des mannequins d’extraordinaire présence affolée qu’il assemble sur son espace de travail, puis il peint l’ensemble pour créer une unité explosée. Formidable performer, Olivier de Sagazan sait fort saccager nos tranquilles surfaces, quand son art ne se découvre que par ses secousses en rituel d’apparition innommable et sacrificiel.
Par l’éclair venu des abîmes de la chair et frappant de plein fouet la béance des visages, ce transmetteur dit les élans piégés des racines de la vie. Il s’arrache la peau par le dedans, et s’y prend comme un sauvage… La fête sacrilège s’étend, et la création vole à la mort-vie ses lambeaux d’être. Olivier de Sagazan n’est pas un cadeau pour les bassesses culturelles. Il désinstalle nos systèmes de sécurité pour nous jeter dans les éprouvantes aventureuses du hors sens. Il amène à l’extrême bord du gouffre où nous voudrions sauter pour fuir l’insupportable proximité de l’impensable qu’il racle à fonds éperdus.
Crise et création s’étreignent. D’où viennent ces brûlures vitales et ces élans secrets, sinon des sources obscures de nos souterrains sacrifiés ? Incertain, démuni et précaire, Olivier de Sagazan n’a pas le choix. Il fait avec. Il est travaillé du dedans. Il est traversé. Il se coltine le réel et sa toute-puissance monstrueuse. Il est toujours en dé-monstration de très vibrante altérité. En transe créatrice habitée !
Olivier de Sagazan, l’homme-autre, étend maintenant ses sources au monde latent et omniprésent des feuilles séchées, de la boue active, de la paille et de la terre charnelle. Comme s’il dégageait ses créatures d’une gangue qui les laisserait là, juste à portée de vie, dans les racines du grand rêve.
Jusqu’au 26 juillet 2025
Loo & Lou Gallery – Paris 3ème