Si vous suivez le sublime exemple de ce non-artiste français (vive l’Affrance libérée !) enterrant ses non-œuvres dans un désert mexicain, là, chers (voire très chers) non-artistes, je pardonnerai d’avance tous vos péchés d’outrecuidance, et pour toujours. Quel exemple miraculeux de création vaine ! Quelle prodigieuse mise à l’écart des non-œuvres de l’hyper modernité ! Quel salutaire engloutissement de tous les encombrants fabriqués de la planète ! Et quel héroïsme sacrificiel de laisser enfin place nette aux artistes de l’ombre et de l’invisible création !
Qu’en dis-tu, ô grand Jeff ? J’imagine déjà tes lourdes tulipes enfin débarrassées de leur poids et oxygénant à jamais le monde d’en-bas.
Resteraient quelques traces de nostalgie chez quelques grands kiritiks, voire de culpabilité chez quelques artistes émus par le paradoxe de leur mise au grand jour née de gestes définitifs. Ainsi les chantres (et pas les chancres, ndlr) de l’idéelle disparition joueraient un rôle actif et bienfaisant dans l’histoire fragile et complexe de la modernité artistique.
