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On en parle

Nicole King ses flottantes fééries

Christian Noorbergen, le 9 septembre 2023

Le cadre somptueux, historique et pluriel du Cloître des Récollets, et haut lieu de l’écologie urbaine, accueille les œuvres de Nicole King, artiste et ingénieure en écologie. Le maître des lieux, Franck Reitler, sait remarquablement mettre la main éclairée à la pâte. La salle d’exposition est claire et conviviale. Des œuvres sont montrées en extérieur dans les beaux jardins du cloître. 

Le nuage de pluie – 50×40 cm – ©adagp

La vive peinture de Nicole King, généreuse, militante et éveillante, intègre une dimension scientifique subtile et percutante, reliant art et défense de la nature, de l’eau en particulier. Son œuvre plurielle, généreuse et somptueuse, existe à différents niveaux de lecture, et sa dimension écologique, fine et allusive, est omniprésente et subtilement implicante. Étreintes d’art, de nature, de couleur et de lumière. 

Chez elle, le pur impact esthétique est toujours premier, parfois proche de l’abstraction, quand la couleur vive s’aventure pour vivre sa propre vie et envoûter l’étendue. La présence animale, obsédante et touchante, est une superbe valeur ajoutée. Des structures fluides d’arbres ou d’algues, imposent une atmosphère fantastique aux fines allures de rêverie et de lâcher-prise mental. L’eau et la lumière ont quelque chose d’intemporel et d’arrêté. Et cet arrêt est toujours vibrant et frémissant.

Maison rose au bord du lac inférieur “Le Vésinet” – 39×29 cm – ©adagp

Fusionnel et métamorphique, l’art de Nicole King, magicienne des humides profondeurs, fusionne les sources vécues de l’imaginaire, et les arcanes profondes de la nature. L’eau archaïque des profondeurs est son territoire. Féerie flottante, enciellée, envoûtée et aventureuse. Il n’y a pas d’horizon dans les peintures verticales de Nicole King. Rien n’arrête le regard, ses peintures sont peintures d’élévation au sein des nappes phréatiques du mental profond, pour utiliser un vocabulaire marin. 

Le Héron du lac supérieur – 60×60 cm – ©adagp

Il y a aussi, à l’évidence, des surgissements animaux, des traces humaines et des impacts végétaux, à quoi nous pouvons, en surface, nous raccrocher. Ces surgissements heureux sont de l’ordre de l’accident et du choc. Mais à chaque fois, il y a d’abord une vive imprégnation des profondeurs, une artistique présence, dense et latente, qui emporte.

En Une : La Rivière calme – 42×58 cm – ©adagp

Jusqu’au 30 septembre 2023 – Cloître des Récollets – Metz (57)