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On en parle

Ndary Lo et Than Kyay Htay

Christian Noorbergen, le 30 juin 2020

Than Kyaw Htay vient du Myanmar, l’ex Birmanie. Il vit de son art à Rangoon et sa peinture audacieuse se confronte aux dures réalités de son pays. Et ses infimes personnages, à peine visibles dans une englobante étendue, résistent infiniment aux écrasantes puissances du dehors.

Beau sculpteur né au Sénégal en 1961 et décédé à Lyon en 2017, Ndary Lo a obtenu deux fois le grand prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de Dakar. On voit chez lui des élans verticaux, des corps essentialisés, et des passerelles humaines qui traversent sans fin les étendues d’Afrique. Des êtres-fils qui sont nos frères d’âme, qui ne cessent d’aller, et d’aller sans. Ils s’abandonnent à l’errance vitale. Ils ne peuvent que marcher. Ils ont tout perdu, sauf eux-mêmes, et n’ont pas d’épaisseur charnelle, à peine un corps souplement travaillé par la terre et la végétation. Ils ont traversé tous les désastres, ils sont indestructibles. Ils n’ont pas de ciel, vers quoi toujours ils tendent, inarrachables à leur terre d’Afrique. Ndary Lo, magicien d’outre-vie leur donne cependant vie extrême, et ses êtres marchent à la rencontre du temps. En élancements fragiles et serrés. En sublimes lianes charnelles.

Ndary Lo semble avoir pris la création en cours de route, comme s’il dégageait ses créatures d’une gangue qui les laisserait là, juste à portée de vie. En renaissance. Dans les racines du grand rêve.

En parallèle à l’exposition, La Maison sur la Sorgue présente les sculptures soudées de Sils, qui a été l’assistant de Ndary Lo.

A découvrir du 20 juin au 20 juillet 2020
Galerie Retour De Voyage – L’Isle sur la Sorgue (84)