Sur le plan esthétique, éthique et sacral, la Biennale d’Autun est l’une des très belles manifestations de l’été en France. Au cœur de la Bourgogne, Autun est une ville de deux mille ans d’histoire. Elle compte une cinquantaine de sites inscrits ou classés à l’inventaire des monuments historiques. Jadis appelée Augustodunum, Autun est le plus grand site gallo-romain du Nord de la Loire. Son patrimoine et ses richesses médiévales font de la ville, entre vignes et Morvan, “une perle de culture dans un écrin de verdure”. Jusqu’au 3 août 2023, 35 artistes de 15 pays exposeront 150 œuvres dans 14 lieux chargés d’histoire de la ville.
Pour la 4ème édition de ce Festival International d’art sacré contemporain, les artistes invités sont internationalement connus dans leur discipline et certains, comme Barthélémy Toguo, Sonia Wieder-Atherton ou Bahia Shehab, ont créé des œuvres exclusives pour l’occasion. En tout lieu de la ville : peinture, sculpture, street-art, photographie, vidéo, installations, land-art. Mais aussi s’adressant à tous les publics : danse, musique, chant, lectures, performances, et conférences.
Pour Jérôme Lequime, créateur-instigateur de la Biennale, la double source de cette manifestation se situe en 2015, quand il constate, à la Biennale de Venise, la cruelle absence d’une dimension sacrée de l’art contemporain. Le drame du Bataclan, en novembre de la même année, crée en lui un désir profond de rapprochement avec des artistes orientaux, musulmans, juifs, chrétiens ou bouddhistes, et l’impérieuse nécessité de faire entendre la voix d’un sacré humaniste et artistique porteur de paix, de dépassement de soi, et de beauté.
On comprend aisément que cette Biennale d’envergure internationale se situe au-delà du cadre formel des religions établies, dans un esprit premier de partage et de rencontre. D’ailleurs, rares sont les artistes exposés qui revendiquent expressément cette dimension du sacré pour leur création. A Autun, riches d’une étonnante diversité, les œuvres exposées traduisent un sacré universel, pluriel et ouvert. Exemple à suivre pour l’humanité tout entière… La vocation de l’association organisatrice est de tisser toujours davantage de liens entre l’Occident et l’Orient, et d’ouvrir sans limite les frontières du dehors et du dedans. Formidable pluralité créatrice qui en dit long sur la richesse globale de cette manifestation improbable, décalée et aventureuse. Chargée d’âme jusqu’au tréfonds.
Le 27 juillet 2023, une performance exceptionnelle, la lecture intégrale de l’Odyssée d’Homère, par 35 lecteurs. 17h de lecture !
Jusqu’au 3 août 2023
En lieux consacrés, en lieux insolites – Dans tout Autun (71)
En Une : François Xavier de Boissoudy – Face à face II
