LePalais Lumière d’Évian, à l’origine un établissement thermal construit en 1902, est l’un des plus beaux témoignages de l’architecture des villes d’eaux du début du XXème siècle.
Dans ce cadre somptueux, une ambitieuse et très complète exposition de l’œuvre de Man Ray, “Man Ray (1890-1976) Maître des Lumières“, rend hommage à cet artiste new-yorkais arrivé à Paris en 1921.
Accueilli par Marcel Duchamp, qui sera l’ami d’une vie, et présenté aux membres du groupe Dada, il rencontre André Breton, Louis Aragon, Paul et Gala Eluard, Philippe Soupault, et devient le premier témoin photographique du mouvement surréaliste. Tristan Tzara et Cocteau le font entrer dans le monde du Tout-Paris. “Je suis Man Ray, américain, qui choisit la France pour demeure permanente”, disait cet inclassable artiste, nommé Maître des Lumières lors de l’Exposition internationale du Surréalisme, organisée à Paris en 1938.
A travers douze sections thématiques et près de cinq cents œuvres (photographies, dessins, peintures, objets, livres illustrés, revues, documents, films), provenant du Centre Georges Pompidou, du Musée des Arts décoratifs, de la Maison Schiaparelli et de nombreuses collections privées, les commissaires Pierre-Yves Butzbach et Robert Rocca osent montrer toutes les facettes de l’œuvre d’un artiste hors norme. “Autoportrait” est le titre de son autobiographie, démarche à laquelle Man Ray s’est prêté avec humour et jubilation : portrait reflété dans une boule, dans un miroir convexe, autoportrait demi-rasé, autant de prétextes pour se déguiser, se travestir…
Les “Muses” sont partout présentes : Kiki de Montparnasse pour la célèbre photo du “Violon d’Ingres“et un portrait avec un masque africain “Noire et blanche“, Lee Miller, Nusch Eluard, la sulfureuse Meret Oppenheimer, ou la danseuse noire Ady… De nombreux portraits de célébrités et du milieu de la mode, le portrait imaginaire du marquis de Sade, et des vues de Paris suggérant des aspects insolites ou invisibles de la ville. Au chapitre des expérimentations, les “rayographies”, inspirées de la technique connue au XIXème siècle du photogramme. Man Ray complexifie le processus d’exposition à la source lumineuse, chaque épreuve, unique, pouvant alors être considérée comme œuvre d’art. Douze “rayographies” avec une préface de Tristan Tzara, les “Champs délicieux“, sont publiées en 1922.
L’exposition met aussi en avant le travail moins connu de l’artiste avec des peintures, des assemblages, des lithographies et divers objets. On remarque par exemple le “Cadeau“,une sculpture représentant un fer à repasser en fonte dont la semelle est garnie de clous.
Un passage par le travail cinématographique, dans lequel Man Ray se définit en toute fausse modestie comme Directeur de mauvais movies.
Beau et exhaustif catalogue.
Jusqu’au 5 novembre 2023 Palais Lumière – Évian (74)
En Une : Man Ray – Autoportrait demi-rasé – 1943 – Collection privée – Crédits ADAGP Paris
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