Le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne (MAHHSA) propose une remarquable exposition sur le thème de la Maison. Très présent dans les dessins d’enfants, en lien avec le monde quotidien, ce thème d’une apparente simplicité, est décliné à l’intérieur du monde clos de l’hôpital psychiatrique. Surprises et émotions garanties devant ces œuvres chargées de malades dits mentaux et d’œuvres venues du dehors.
Le MAHHSA, Musée de France, situé dans l’Hôpital Sainte-Anne, possède une vaste collection singulière d’œuvres de la seconde moitié du XIXème siècle, et s’enrichit sans cesse de dons de travaux réalisés lors d’ateliers d’art-thérapie par des artistes internés, soit quelque 1800 pièces. L’exposition actuelle, confiée à Anne-Marie Dubois et Margaux Pisteur, prend appui sur les œuvres du fonds, et sur des représentations contemporaines dûment choisies.
La Maison, en l’occurrence la “maison-hôpital”, évoquée par ceux qui, paradoxalement, sont hors de leur maison, n’est pas, ici, un lieu d’enfermement, mais plutôt un espace familier, jalonné de repères divers, intimes et touchants. C’est “l’asile” du XIXème siècle, le refuge protecteur.
Ainsi René Héroult, employant la gouache et l’aquarelle, a minutieusement cartographié son environnement avec indications manuscrites surajoutées (date, heure, plan orienté). Les esquisses au stylo à bille de Fikret Moualla et de Nicholas Sarley, réalisées dans les années 50, retracent la vie quotidienne, entre travaux domestiques et mélancolie. Le dessin à l’encre noire sur carton de Joao Rubens Neves décrit l’atelier de fabrication du pain. Des lettres illustrées, signées, datées relatent petites et grandes histoires.
D’autres vont préférer des maisons idéalisées dans des jardins verdoyants, ou des manoirs rêvés, tel “L’hôtel du Parc” de Amy Wilde. La cabane de Tray, isolée sur un bout de terre aux confins de deux rivières, se referme sur un monde secret.
L’ultime étape du parcours “à l’intérieur de l’intime” montre des scènes d’intérieur avec des objets quotidiens, souvenirs d’ailleurs reconstitués, des fleurs, des meubles. Ainsi ce grand lit rouge d’Edda Marco, artiste turque, qui suggère que la chambre est habitée. De très belles gouaches d’un artiste anonyme indien évoquent une fragile présence humaine. L’homme debout sur le toit pentu de sa modeste habitation tient en équilibre précaire. A signaler, “la Maison de riz” de l’artiste contemporain Wolfgang Laib.
Le visiteur se doit de résister à une interprétation sommaire des “Maisons” représentées. Réelles ou irréelles, elles sont autant de petits chefs-d’œuvre.
Jusqu’au 17 avril /2022 Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Saint-Anne (MAHHSA) – Paris 14ème
En Une – Oeuvre d’Amy Wilde (1919 – ?)
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