Fort d’un passé exceptionnel, Macparis tourne une dernière page… Passant du Grand Palais à la Porte Champerret, puis, depuis quelque 10 ans, au Bastille Center du boulevard Richard Lenoir, la manifestation invite gracieusement les artistes, et ne prend aucun pourcentage sur les ventes. Faut le faire, et Macparis le fait ! En plus de 40 ans, bon nombre d’artistes ont ainsi pu exposer, contacter galeries et professionnels, et se faire connaître. Le public est présent, mais les crises sont passées par là, les subventions diminuent, et les collectionneurs sont plus rares. Et Mac2000/Macparis ne proposera plus ses deux manifestations annuelles.
La dernière édition se tient jusqu’à dimanche avec une très belle programmation, sous la houlette d’Hervé Bourdin, de Louis Doucet et leurs proches collaborateurs-trices. Spectaculaire mise en scène au rez-de-chaussée avec les sculptures en papier mâché grotesques et festives de Wabé, et l’impressionnante installation d’Anne Bothuon. « Pierre qui roule », véritable théâtre de la cruauté, fait dévaler du premier étage des têtes coupées qui s’amoncellent à terre, au rez-de-chaussée, au milieu de ses grands fascinants personnages.
Au mur, les travaux récents d’Hervé Bourdin, dessins vifs et colorés, abordent des thèmes sociaux et environnementaux, comme les puzzles aux formes géomorphiques de Max Lanci. Au sous-sol, les œuvres graciles de Dominique Moreau, inspirées d’un univers qui hybride le végétal et le minéral, voisinent heureusement avec les très subtils dessins envoûtés, à la pierre noire, de Claire Espanel.
Une riche diversité est proposée, entre peinture, sculpture, céramique et photographie. Citons aussi les photomontages de Philippe Chardon, les travaux à quatre-mains de Frédéric Amblard&Élisabeth Guilhem, sous le pseudo de FredElys.
Mac2000/Macparis tire hélas sa révérence, mais à l’Espace d’Art Chailloux à Fresnes, en banlieue proche, les artistes continuent d’être accueillis, avec les mêmes exigences.
Jusqu’au 7 décembre 2025 inclus
Bastille Design Center – Paris 11ème
En Une : Wabé et en fond Hervé Bourdin ©Chantal Vérin