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On en parle

Lysane Potvin ou l’incandescence créatrice

Christian Noorbergen, le 28 novembre 2023

Lysane Potvin, née dans les bois profonds d’une nature archaïque, brûle à vif l’étendue et saccage fort les attendus de la création. Elle s’inspire de la rue, des êtres blessés et de l’humaine fragilité. La bienséance n’est pas son fort et l’implication sociale est son territoire vital. Chez elle, combat et création s’étreignent…

Autoportrait noir 11 – 40×53 cm

Des taches de chair, érectiles, vibrantes et violeuses de vide, secouent l’incandescence de nos profondeurs charnelles, exaspérant du dedans nos illusoires apparences. En flagrants délices, en explosions d’abîme, et en dure poésie d’âpreté, Lysane Potvin secoue sans fin l’univers. Proximité incarnée de la béance originelle, dans l’étau surgissant de l’impensable, et dans l’impact miraculeux de l’accident… 

Les très présentes entités humaines de Lysane Potvin, féminisées jusqu’à l’os, s’ouvrent à tous les possibles des surgissements vitaux. De la crudité assénée aux affres du tragique, de la jouissance féroce au grotesque ricanant, infinies sont les passerelles en ce vibrant pays d’intensité. Elle fait remède magistral à l’aliénation identitaire qu’elle ose corroder du dedans, et ses armes d’art, denses passerelles d’incertitude, sont généreuses et plurielles, graphiques, gestuelles et chromatiques.

Détonatrice 09 – 40×55 cm

Le rouge et le noir dominent l’étendue, et s’affrontent au cœur fiévreux du chaos intime. Ainsi le corps peint fait tache dans l’espace. Art de destin tendu et précaire. Riche d’énergie vitale, la chair pulsionnelle, explosée et explosive, est la source de vérité de Lysane Potvin, son cœur intime, et sa respiration de toujours formidable santé. L’artiste sera présente également, via la Galerie GNG, aux foires de Lille et de Karlsruhe, en 2024.

Jusqu’au 2 décembre 2023 – Galerie GNG – Paris 6ème

En Une : Autoportrait noir 01 – 20×27 cm