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On en parle

Les splendeurs de Vuillard, “Côté jardin“

Chantal Vérin, le 14 mai 2021

Organisée de mains de maîtres par Mathias Chivot, spécialiste des Nabis et par Cyrille Sciama directeur du musée organisateur, l’exposition centrée sur les jardins a le mérite écologique de n’avoir pas sollicité les musées du monde entier. Seuls des musées proches de la France, ainsi que des particuliers, ont prêté des œuvres, de Pissarro à Caillebotte, de Sisley à Maurice Denis.

Pissarro – Jardin et poulailler chez Octave Mirbeau – Collection Hasso Plattner

Si Bonnard est sans doute au cœur de l’exposition de Giverny (Voir musarde “De Monet à Bonnard, à Giverny“ ndlr ), et si la proximité de Monet, à quelques encablures du musée fascine, la singulière présence d’Édouard Vuillard (1848-1940), envoûte.

Faite de percussion chromatique et de ciselures graphiques, sa peinture, surtout connue pour ses scènes d’intérieur – légende trop convenue-, aborde ici le thème des jardins. Ceux de Vuillard sont essentiellement urbains, même si, à la fin de sa vie, l’artiste passe beaucoup de temps à la campagne. Il assume alors “une posture de continuateur de l’impressionnisme“ (Mathias Chivot), loin des diktats des Nabis.

Maurice Denis – Le bain en plein air – 1904 – Collection particulière par l’intermédiaire de la galerie Bérès, Paris – ©galerieberès

A Giverny, les intenses vibrations colorées, quasi cinglantes, impressionnent, avec une forme aiguë de tous les objets peints, nettement détachés les uns des autres. Public ou privé, le jardin devient intime projection de l’espace intérieur.

Sisley – Printemps, paysanne sous les arbres en fleurs – Collection particulière

Les denses jardins du musée, bain de verdure et d’oxygène, incitent aux lents plaisirs de la promenade qui peut se poursuivre dans tout le village.

En couverture : Vuillard – La fillette au cerceau

Musée des impressionnismes – Giverny (27)