Grand maître en expositions, Jacques Brillau, ami des artistes, a longtemps dirigé le Centre Raymond Farbos, à Mont de Marsan. On y a vu Serge Labégorre, Jean Rustin, Abraham Hadad, ou Thibault de Réimpré… Mais Jacques Brillau est peintre, et l’humanité est son terroir. Chez lui, le visage est premier, il est roi, cible, mandala et miroir vital.
Jacques Brillau a regardé les habitants de son village. Il s’est approché, regard ouvert, de leurs visages. Il a réalisé quelque 50 portraits par an, s’engageant dans une tâche de plusieurs années.
” Je me suis attaché autant que je l’ai pu à une figuration suffisamment fidèle pour qu’il soit possible de se reconnaître, tout en laissant ce qui pouvait “m’échapper”, cette petite distorsion qui, peut-être, évoque autant celui ou celle qui est peint que celui qui peint, surprenant l’un et l’autre.” On le sait bien depuis Modigliani, et sans doute bien avant lui : chaque portrait est un compromis entre les lignes de force de la tête du dessinant et celle du dessiné.
Ainsi chaque portrait vibre ici d’une même qualité d’intensité, et d’un même impact existentiel. Le face-à-face est toujours celui du respect, de l’échange et de l’empathie. La réalité humaine est un terrain de parcours. Chez Jacques Brillau, la face innombrable, peinte par lui en cadrage serré sur un fond insondable et discret, fait acte de pure présence sensible. Dedans et dehors fusionnés en une seule vibrante unité.
A la fois proche et détachée, et de grande subtilité chromatique, chaque figure est une racine de vie, une effigie d’humanité, une leçon de haut partage. Au-delà de l’éphémère passante attitude, l’art du portrait intemporalise.
Le titre de l’exposition révèle aussi la vive mémoire d’un “Village“ des Landes. Expérience renouvelée en 2023…
Jusqu’au 30 janvier 2022
Le village – Salle des Fêtes de Renung (40)
En Une : Dominique
