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On en parle

Les failles secrètes du corps de Valerie Jeansen Boitel

Christian Noorbergen, le 15 juillet 2020

“Je fais toujours des corps, je fais toujours des personnages. En fait, je les déchire d’abord : je déchire des personnages peints au préalable pour les extraire de leur fond“. Par ces paroles vives de Valérie Jeansen Boitel, l’artiste délivre le corps véritable du poids lourd des identités supposées.

Jeune fille de dentelle noire

Elle peint les failles secrètes du corps, et les travers de la peau. Créer serait donc d’abord se séparer ? S’ouvrir aux traces que laissent les déchirantes béances des non-dits de l’enfance ? Créer serait d’affronter les durs effets de ces non-dits, qui creusent des trous au fond de l’être. A chaque œuvre, l’artiste-magicien réinvente la possibilité d’être et d’avoir un corps. Créer serait accepter l’inachèvement de l’existence, en luttant contre lui, en gardant intactes les forces vives des énergies indomptées de l’enfance, unies à celles de la création. En brise-tendresse, en distance de respect, en partage d’humanité. D’extrême tension existentielle, l’impact pictural de ses personnages est saisissant, voire sidérant. Le corps s’ouvre aux lointains de l’altérité, et ne fait obstacle à rien, pas même à l’étendue, chez elle durement accidentée. Pure icône dépouillée de toute habituelle visuelle, et toute vibrante d’énergie secrète.

Est elle première

Vous pourrez admirer les oeuvres de Valérie Jeansen Boitel entourée d’un beau trio d’artistes confirmés à Burlats, dans le Tarn. Réunies autour de Marc Fonvieille, professeur aux Beaux-Arts de Castres, Christine Cazelles, Marine Lupercale et Valérie Jeansen Boitel ont créé un petit collectif porté par la couleur, où chaque artiste creuse à l’envie sa partition.

A découvrir jusqu’au 31 août 2020
Pavillon d’Adélaïde – Burlats (81)