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On en parle

Les entités charnelles d’Etienne Gros

Christian Noorbergen, le 10 juin 2021

Véritables matières vivantes, les œuvres d’Étienne gros ne cessent de se rapprocher du corps dans toutes ses dimensions et matières pour retrouver la fluide sensualité de l’humain.

Resserrer le plan sur l’essentiel charnel. Entre matérialité sensible et désir d’apesanteur, ses corps peints ou sculptés semblent donner à toucher la substance même de l’être.

Approche blanche – 100×100 cm

Sur la frêle paroi du papier, Etienne Gros, troublant fort les miroirs du regard, ensemence l’univers de ses entités allusives. En magistrale dépossession, il se laisse porter par de fulgurances éruptions charnelles, et le fantasme infini s’abandonne aux fluidités du désir, sans faille et sans borne. Aventureuses passerelles de chair, saisies au bord de la disparition, en sidérante présence-absence, et toujours en instance d’être.

La flèche blanche – 130×97 cm

Inlassable abandon aux formes corporelles impossibles et magiques, fiévreuses et surgissantes. L’art d’Etienne Gros est sans limite, sinon celles, affolées, du feu inconnu, du geste qui brûle et des traces qui naissent, scabreuses, sexuelles, aériennes, enfouies et fouilleuses. Espace d’intimité caressée du dedans, quand les caresses font naître tous les possibles du corps.

Le hasard des brûlures d’espace a détruit tous les repères, et l’Eros éperdu navigue en haute vie. A vif, à cru, à chaud. Il n’y a plus de dehors, l’intérieur n’est plus. Le désir aux doigts de cendre qui invente abolit toute distance.

Jusqu’au 20 juin 2021
Melting Art Gallery – Lille (59)