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On en parle

L’effraction douce – Jean Le Gac

Christian Noorbergen, le 7 février 2022

Relativement peu d’œuvres, mais toutes remarquables, et de grand format ! La très belle exposition des peintures “En effraction” de Jean Le Gac, organisée (Teddy Tiby étant aux manettes) par la revue Art Absolument dans son bel espace parisien, met l’accent sur les très respectueuses relations que l’artiste établit avec Picasso et Braque.

Jean Le Gac et Teddy Tiby – © photo Christian Noorbergen

Il ne s’agit pas d’hommages“, écrit notre artiste à propos de ces géants de la création (encore que…), il s’agit plutôt de les intégrer dans le grand voyage au long court qu’effectue Jean Le Gac dans le monde ouvert, immense et vivant de la peinture.

Braque c’est moi ou le peintre invisible – Peinture sur toile – 2008 – 162×228 cm
et un texte 32,5×23,5 cm

Je suis à la fois leur peintre, leur reporter photographique et leur conservateur de musée qui s’interrogent sur leur mystère.” Bref, on a affaire à du grand Le Gac, manitou de la création de notre temps, en toujours grande forme. Chez lui, l’art et la fiction, distancés des banalités du temps, s’étreignent au profond, quotidien ainsi sans fin réinventé.

Scénographe inspiré de sa propre création, sans atelier, sans identité de surface, voire sans ego apparent, Jean Le Gac, dedans et dehors à la fois, brouille les pistes, en vrai maître d’un dédoublement prodigieux à la source de toute son œuvre. “L’idée m’est venue d’un dédoublement entre l’artiste qui serait un pauvre type dominé par ses émotions, et un second personnage qui serait posé, intelligent, posé et réfléchi, c’est-à-dire conscient.

Message – Deux peintures sur toile et photo-textes – 2010 – 168×136 cm l’ensemble

Chaque peinture de Jean Le Gac, complexe et ouverte, respire royalement, jouant subtilement, avec une fine part d’humour, de tous les registres, qu’un artiste possède quand il est au sommet de son art. Ainsi l’élégant autoportrait joliment intégré au milieu des joyeuses références faites aux grands maîtres convoqués. “Quoi qu’on fasse, on est mené par quelque chose. On est toujours dans l’insondable, avec sa part d’ineffable. On approche seulement.

Jusqu’au 5 mars 2022 – Espace Art Absolument – Paris 13ème

En Une : le peintre de l’invisible – Peinture sur toile – 2008162×228 cm et photo-texte – 100×73 cm