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On en parle

Le Goût des Âmes

Christian Noorbergen, le 8 juillet 2022

Superbe trio de superbes créateurs, Hans Jorgensen – SylC – Véronique Pastor, à l’extrême singularité affirmée, réunis par celle qui hante un beau lieu d’art et de rencontre, Véronique Pastor, qui n’en est pas à son coup d’essai ! Rare exemple de convivialité créatrice.

Hans Jorgensen – Couple N°5 – Bois polychrome – 50x32x49 cm

Modernité foudroyée, Hans Jorgensen met le feu aux mélancolies du quotidien. Surgissements inactuels d’un macabre festif, jubilatoire et scabreux, dans un somptueux théâtre de la transe et de la cruauté. Dans ce rituel à prodiges, halluciné et ténébreux, des marionnettes cassées brutalisent nos certitudes. Des êtres frénétiques, libres de toute convention, de décence fabriquée et d’inertie culturelle, bouleversent l’inertie du réel. Jorgensen met le mixer dans tous nos marécages. “L’artiste plonge dans un inconscient collectif archaïque qui harangue la vie et la mort.” écrit Guy Denis.

SylC – Divine Chevauchée – 130×97 cm

Artiste décalée des actualités fabriquées, SylC est une fabuleuse artiste chamanique. Entités d’âme enciellée, reliant l’animalité secrète à la mystérieuse présence humaine, intimes liens tissés entre les êtres et ceux que nous entretenons avec la nature. SylC crée des œuvres en apesanteur, fiévreuses et chargées, sensibles et lumineuses. Elle place au centre de ses recherches l’hybridation et la métamorphose, symboles de l’adaptation, du renouveau et de l’évolution perpétuelle de notre identité. Territoires inconnus de notre pauvre perception.

Apparition 96 – 65×50 cm

Véronique Pastor crée de fabuleux archipels charnels, au cœur disséminé, éparpillé et vagabond. Elle invente une foultitude de trames plurielles, de situations décalées, d’entités bigarrées, et d’humaines architectures fantasmées. Sous le dessin qui surgit, hétérogène et somptueux, couve une infinité d’autres traces, infimes et enfouies, toutes chargées d’impensable rêverie corporelle. On traverse aisément du regard ces poussières d’êtres fantomatiques et lacunaires, toujours secoués d’absence. Ce sont corps d’humanité fragile, et dans l’extrême tension des noirs et des blancs, l’énigme de l’existence est leur territoire d’exode.

En Une : Par chemin n°58 – 100×100 cm

Jusqu’au 30 juillet 2022 – Atelier Le Radeau-Lavoir –
Saint Léger le Guérétois (23)