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On en parle

L’art aigu de Sébastien Courtois

Christian Noorbergen, le 7 novembre 2022

L’inarrêtable et constante explosion du trait, hâché, érectile et vibrant, explose l’étendue. Dessins déliés, explosifs, comme électrifiés. Somptueuse écriture – à hauts risques – de la défiguration, quand la figure se dégage à vif de ses limites. Sébastien Courtois fouille littéralement l’éclatement instantané de l’être, d’ordinaire esclave de ses repères. Aventure sans fin de la ligne inventive, aventureuse et joliment transgressive. Formidable instant discontinu, affolé d’exister en sidérante liberté, et quasi détruit à l’instant de son apparition. Jouissance absolue de l’éphémère explosif.

Sans titre – Encre de Chine – 40×30 cm

Tentatives ténues et instables de fuir l’enfermement du corps, en créant des corps en constantes transformations. Fascinantes saisies de ces instantanés fragiles. Monstre-corps sans origine, diffusé en métamorphoses ciselées, évacué du réel, et arraché aux pesanteurs.

Sébastien Courtois traverse en fantôme toutes les formes attendues, et chaque dessin, d’une minutie qui évide, invente des hybrides, des sans-formes, des allusifs, et des inextricables. Corps sans patrie, sinon celle de l’art.