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On en parle

Kôichi Kurita – Les terres, miroir du monde

Christian Noorbergen, le 7 mai 2019

Si le concept éclaire l’œuvre disséminée de Kôichi Kurita, il s’agit, pour une fois, d’un concept réellement agissant et pluriel.

Dans le monde entier, et d’abord au Japon, son pays natal, l’artiste marche et ne cesse de regarder le sol plutôt que les hauteurs du ciel ou les richesses discutables, urbaines ou rustiques, créées par les humains. Le sol-horizon du monde est son territoire. La peau de la terre est sa seule patrie. Celui qui marche et regarde n’illustre aucun sacré préexistant, et par lui, la terre universelle et incroyablement diversifiée parle une langue oubliée des hommes. Ses pas inventent lentement des territoires à regards dans le lit infini de l’horizontalité. La peau fragile et plurielle du dehors de la terre, est sa patrie. Art obsessionnel et prodigieux d’active persévérance.

Dans son atelier – ©Geoffroy Mathieu – Centre des monuments nationaux

Explorateur obsessionnel, Kôichi Kurita est un sage qui nous ouvre les yeux afin que l’on regarde autrement sur notre terre et les vies qui l’habitent et l’animent. Sa démarche et son projet de vie consistent à prélever chaque jour de la terre là où il se trouve, pour témoigner de la diversité de la peau infinie de notre planète. Et ces poussières d’univers habité, laissées intactes, sont la source unique de la création de K. Kurita.

Abbaye de Noirlac – 2009

Scénographies cependant incroyablement subtiles et étonnamment variées, toujours adaptées aux lieux d’exposition. De beaux bâtiments accueillent ainsi quatre cents feuilles de papier végétal, de fioles, des coupelles, des cartes postales et autant de poignées de terre collectées par l’artiste dans le Delta du Rhône lors d’une résidence de trois mois à l’automne 2018. Porté par le Syndicat Mixte de la Camargue gardoise, le Centre des Monuments  Nationaux, la Ville de Saint-Gilles et leurs partenaires, l’exposition, très heureusement répartie dans les superbes paysages de Camargue, est un projet artistique à la fois intime, écologique, local, territorial et profondément spirituel.

“Les terres, miroirs du monde“ – Jusqu’au 31 août 2019
Pavillon de la Culture et du Patrimoine de Saint-Gilles Tours
Remparts d’Aigues-Mortes
Maison du Grand Site de France de la Camargue Gardoise