L’art environnemental, très prisé du public qui peut ainsi aller à la rencontre de l’art contemporain, se décline dans nombre de parcs et beaux sites patrimoniaux. Les impressionnants vestiges de l’abbaye de Jumièges en Seine-Maritime, qualifiés élogieusement, naguère, de « plus belles ruines de France » s’élèvent au milieu d’un parc somptueux. Dans cet environnement exceptionnel, le promeneur découvre des créations inédites en résonance avec la majesté du lieu.
Le passé et le présent se mêlent et communiquent. Les œuvres déposées ça et là, dépouillées et d’une grande simplicité, font référence aux problèmes actuels de l’eau, de la pollution, des manipulations génétiques, du bruit et de l’agitation de nos sociétés….
Le Japonais Shigeco Hirakawa a équipé un arbre d’ailes géantes, de branches et de tissu, l’arbre devenu fabuleux semble vouloir s’échapper du sol et n’abritera plus le papillon « Belle-Dame ». Envol signifiant la disparition dramatique d’espèces végétales et animales.
Le sculpteur-musicien-compositeur britannique Will Menter propose une extraordinaire œuvre sonore. Un système mécanique, composé de lames de xylophone en bois de chêne, suspendues et percutées par des maillets, crée au gré du vent des sons « premiers », « naturels » , d’une féérique poésie.
L’Allemand Nils-Udo, également présent au Centre d’Art Contemporain de la Matmut, est un pilier du Land Art. « Sanctuaire » et « Vallée », ses installations, sculptures de terre vivante, « ses situations » dit-il, dépouillées et réduites à l’essentiel, interagissent subtilement avec le paysage. L’artiste insiste : « Je ne meuble pas la nature avec un artefact, c’est la Nature elle-même, indéfectiblement ».
Les sculptures de Christian Lapie sont proches des arbres. « La verticalité de l’arbre m’évoque l’homme debout ». Hautes silhouettes indifférenciées, toutes noires, et immobilisées dans le parc de l’abbaye, dominent le chœur de l’abbaye. « La Magie des Rêves » se prête à toutes les interprétations.
Les arts visuels ont aussi leur place à Jumièges. L’exposition dans le logis abbatial « Ravir la force mais toujours aimer » du vidéaste Ange Leccia en témoigne.
Art contemporain environnemental
Jusqu’au 31 octobre 2019 – Abbaye de Jumièges
