Jacob Diboum, peintre, sculpteur et musicien, porte haut et fort les couleurs de l’Afrique créatrice. Avec ses compères plasticiens Minouche et Patricorel, l’artiste, implanté en Champagne, expose une œuvre puissante, lyrique et percutante.
Il cultive les contrastes chromatiques qui font naître les plus vives énergies. Ses apparitions jaillissent comme des geysers. Il ne craint pas l’outrance qui sidère, il ne fuit pas la plus saisissante frontalité. Au contraire, il l’accule jusqu’à la plus forte tension. Ainsi les entités créées subliment l’espace, fécondent et protègent l’humanité.
On voit des êtres toniques et totémiques qui règnent sur l’opacité. Parfois, la tête penche, traversée de mélancolie, vers les êtres ordinaires et trop humains qui pataugent tout en bas… Parfois, sur le corps-espace, de petites taches, ou de fines empreintes, étoilent l’étendue de la peau, comme des traversées d’âme, ou d’infimes lieux de passages.
Jacob Diboum ne cesse de remettre de l’intensité joyeuse et communicative là où il faut, c’est-à-dire partout où il y a des faux-semblants. Ses couleurs denses et rares parlent le langage nu de la terre la plus ancienne. Elles envoûtent. Elles étreignent le monde charnel. Formidable terrien, Jacob Diboum impose un art barbare et lumineux, exultant de sauvage santé, au poids immense de vie dévorante et de magma à peine apprivoisé.
Minouche expose d’étranges chimères envoûtées, magie blanche subtile entre humour et désespoir, tandis que l’artiste béninois Patricorel montre de très denses tableaux en noir et blanc. La suppression de la couleur est pour lui une façon de dénoncer le racisme, de parler d’égalité, et de la finitude commune à tout être humain…
Jusqu’au 5 décembre 2021
Centre d’Art La Menuiserie – Clécy (14)
En Une : Le père Dib – Acrylique et bombe aérosol – 80×60 cm
