William Morris est un incroyable influenceur ! Hugo Laruelle, jeune artiste roubaisien prometteur, en a dignement poursuivi le travail. Le titre de son exposition, actuellement à La Piscine de Roubaix, n’est ni plus ni moins qu’un hommage à l’un des ouvrages de Morris, “L’île aux lacs enchantés”.
Empreint de nostalgie, Hugo Laruelle a été bercé depuis son enfance par les cartes postales sépia, les vases en céramique, les bibelots en biscuit et le papier peint fleuri. Ses œuvres découlent de son amour du vintage et empruntent les codes des Arts décoratifs.
Ses toiles en médaillons, éblouissantes de dorures, offrent à nos yeux émerveillés de superbes pivoines, roses, iris et autres fleurs qui côtoient oiseaux et papillons aux couleurs chatoyantes. Son paravent, “Forêt, à l’orée”, se déploie majestueusement sur cinq panneaux, huile et feuilles d’or sur bois, non sans rappeler les influences asiatiques du début du siècle dernier ou cette symbiose Mitchell-Monet aujourd’hui célébrée à la fondation Vuitton.
Ses photos quant à elles mettent en scène des hommes et des femmes, plus ou moins dénudés, et souvent tatoués. Un drapé de brocart dévoile un corps musculeux, masque la nudité d’un Apollon ou accueille comme toile de fond un corps magnifique, tatoué artistiquement à la manière d’un Morris. Un visage angélique évoque le préraphaélisme dans sa blanche pureté, vaporeuse chevelure rousse encadrée de bouquets fleuris.
Les modèles iconiques portent pour certains clichés les créations de Marylin Feltz, jeune créatrice de prêt-à-porter dont les collections sont présentées dans les cabines de douche qui entourent le bassin de la Piscine, une autre exposition actuellement au musée, joliment baptisée “Idylle bohême”.
De petits œilletons sur un mur nous invitent à nous pencher et lorgner par ces trous de serrure vers de tout petits formats, faisant de nous des spectateurs voyeurs comme au temps de “L’origine du monde”.
Personnage à tête animale, homme-objet au visage masqué par un éventail de plumes de paon suranné, Madone punk aux cheveux colorés et à la frange rasée, drapée d’une robe tout en transparence fleurie, autant d’icônes modernes prêtant leur visage et leur corps aux arts décoratifs.
Hugo Laruelle est sans conteste un artiste à découvrir, peintre et photographe réussissant à relever le défi du “à la manière de” avec un regard résolument contemporain. L’exposition se poursuit d’ailleurs dans son atelier à “La maison verte”, superbe édifice non loin du musée à la façade entièrement recouverte de briques et ornements de grès émaillé (E. Muller, A. Laoust).
Une balade dans l’imaginaire de lieux enchantés.
Jusqu’au 8 janvier 2023 – La Piscine – Roubaix (59)
En Une : Susie – Photographie numérique – 2022
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