Guy Ferrer a l’âme chamanique, durement saisie de toutes les puissances dévoratrices du présent, et ses effusions tendues de terre et de métal font passerelles vers l’humanité.
Il attaque droit, dans l’essentiel et dans l’ascension. En espace ouvert, ses œuvres font apparition, elles émergent, elles veillent, elles éveillent. Libéré des chaines de l’ego, ce veilleur-éveilleur ne mord pas les sordides chaines de l’identité, il est porté par les voies invisibles qui outrepassent les frontières des cultures. Il ne craint pas jamais le vide où s’abandonnent les brûlures vitales. Il joue de l’infini pour enchanter nos finitudes. Pour offrir de l’oxygène mental.
Il n’est pas étonnant que la Galerie Meyer, à Paris, associe ses œuvres aux saisissantes présences de l’art océanien. Passerelles actives. Ainsi s’écartent les frontières du mental, tant il atteint le seuil étrange où mystique et peinture s’épaulent et s’abîment vers les hauteurs. Intérieur et extérieur, à jamais indistingués, font trame essentielle.
Ses vastes peintures sont les demeures immatérielles des plus lointaines rêveries de la chair. Les grands formats embarquent le regard, sacralisent la silhouette humaine, et embrassent l’étendue. Interrogé dans l’âpreté, le corps fragile s’abîme aux vertiges de la plus haute présence. Le fond de l’œuvre est espace sans fond, abîme précieux où la précarité de l’humaine créature s’étend sans limite. L’œuvre réalisée donne accès aux dimensions cachées du réel. “Tendre des passerelles au-dessus du néant, ou avancer bras tendus dans la nuit”.
La place de l’homme dans l’univers, et la sienne propre, hantent l’œuvre entière de Guy Ferrer. A l’ombre du mystère, dans l’insondable infini qui creuse l’espace, la quête sans fin de l’origine est le nerf de sa création. La peinture est “un moyen de révélation“, “un outil de connaissance“.
Jusqu’au 25 mars 2023 – Table ronde avec Guy Ferrer le 2 mars 2023 à 19h – Galerie Meyer – Paris 6ème
En Une : Sages – 2000 – 50×70 cm
