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On en parle

Frédéric Couraillon – Art magique et souterrain

Christian Noorbergen, le 20 janvier 2021

Frédéric Couraillon crée pour désenfouir. Chez lui, l’art est une projection voilée, un talisman dévoilé d’outre-vie, et d’outre-peinture.

Fleurs – 2018 – Huile sur toile – 130×97 cm

C’est peut-être l’enfance magique de la nature, et ses obscures prémices, que peint Frédéric Couraillon. Et dans le même mouvement retenu de sa lente venue au jour, il peint aussi les sécrétions de sa propre enfance, dans le creuset intime de sa sobre création, quand l’or d’un éternel couchant, couleur de boue éruptive et de soleil masqué, embue chaque peinture.

La fille des mers – 2018 – Huile sur toile – 130×97 cm

Art plus proche du spirituel invisible que du visible établi. Alpinisme à rebours et plongée dans le gouffre amer. On dirait une autobiographie sublimée et compacte qui dégagerait la trame tendue de sa vie psychique.  Ce peintre-musicien fouille sans trêve les thèmes somptueux de ses partitions méditatives, et les souvenirs des choses terrestres deviennent autant d’ascèses picturales. 

Sur le chemin – 2020 – Huile sur toile – 130×97 cm

Entre élan et dispersion, entre unité et dissémination, vastes et tendus sont les paysages abstraits de Frédéric Couraillon. Il y a des traces et des stries, des épaisseurs, des blessures, des éclats et des violences. Une extrême tension, vitale et crue, rôde dans ces labyrinthes mystérieux de chair brûlée, de rêves précaires, et de terres sourdes fécondées par l’âpre regard du peintre.

Très troublante, une contagion douce et forte agit, par l’effet d’art d’une peinture syncrétique de haute substance, et le corps s’abîme aux sombres vertiges des lumières d’origine. En chaque peinture couve une brûlure discrète qui ne masque jamais sa fabuleuse ouverture au monde, comme un émerveillement pudique et constant. Magie et féérie mêlées.

Sans titre – 2017 – Huile sur toile – 130×97 cm

Jusqu’au 3 juin 2021
Galerie Caron Bedout – Bourron-Marlotte (77)