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On en parle

Françoise Maillet

Aralya, le 5 mai 2016

Prix Aralya / Puls’art

Nous avons découvert le travail de Françoise Maillet à l’occasion du salon Puls’art 2016 et nous n’avons pas résisté au plaisir de vous le présenter. 

Rousse avec une abondante chevelure frisée, Françoise Maillet nous accueille d’un large sourire. Volubile, enthousiaste, passionnée et passionnante, l’artiste, alsacienne d’adoption, pose sur la ville, sur la société d’aujourd’hui, un regard bien singulier. 

Les pigeons – Acrylique sur toile – 120 x 120 cm

Cette peinture de l’accumulation crée des tensions liées à la surabondance iconographique. On regarde le tableau sans en comprendre immédiatement l’ensemble tant l’œil est malmené par cette spéculation imaginaire. Quand Françoise débute une toile, elle est toujours dans le registre de l’inconscient. Elle trace des lignes, des cases, des boîtes… lutte et affronte la « toile blanche » ! L’artiste assemble des éléments picturaux hétéroclites pour en faire une sorte de puzzle qui va reconstituer un monde. A la fin la toile est extraordinairement parlante. Françoise Maillet a laissé s’exprimer ses sentiments les plus intimes pour construire un univers unique !

Au-delà de la représentation, le regardeur pénètre dans un univers mystérieux aux dimensions finies et infinies à la fois. Nous portons tous ces lieux en nous, mais l’artiste nous offre une image tangible et c’est bien là tout le talent de Françoise Maillet. Elle raconte ce qui ne peut pas se raconter. Nous circulons alors dans une œuvre où la métaphore visuelle l’emporte sur toutes autres considérations. Il n’y a pas de réponse, juste des questions dans ces histoires amorcées mais jamais terminées. « C’est fou ce que je peux voir dans le regard des gens. Je suis étonnée, parfois, de voir l’émotion qui se dégage de l’œil de celui qui regarde mes tableaux… Mon œuvre continue à vivre dans le regard de l’autre, je dirais même que c’est le regard de l’autre qui achève mon œuvre. ».

Egarée au pays du songe – Acrylique sur toile – 120 x 100 cm

Françoise réussit à mettre en harmonie des éléments disparates pour une œuvre qui a un sens. Son pinceau fait vibrer l’ordinaire avec une sensibilité inouïe. Elle grave dans nos mémoires des fragments de bonheur passé ou à venir ! L’artiste écrit des non récits qui sont le reflet d’histoires disparues. Les traces laissées, passage entre le passé et l’avenir, sont celles des attentes secrètes. Et de citer Victor Hugo dans Notre Dame de Paris « Chaque flot du temps superpose son alluvion, chaque race dépose sa couche sur le monument, chaque individu apporte sa pierre. ».

Composer des scènes complexes à la poésie indéfinissable, tranches de vie… nécessite une énergie féroce pour recréer un monde qui en dit long sur la société actuelle. Un monde fait de construction et de déconstruction, voire de démolition ! 

De la cave au grenier – Acrylique sur bois – 40 x 40 cm

En tous les cas l’œuvre passionnante d’une artiste pétillante, franche et extrêmement sympathique à découvrir absolument !