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On en parle

Florence, tous les arts sont dans la nature !

Gersende Petoux, le 4 décembre 2023

Conterieuse ! Voilà ce qui est écrit sur sa petite carte d’introduction ! Car Florence Dargent est amoureuse des mots, auteur de néologismes et autres images enchantées. Conteuse en fusion avec la nature, elle aime les histoires, les gens et le végétal, j’ai trouvé mon âme sœur ! Mais Florence crée également avec ce qu’elle chine dans les jardins et sous-bois, petits arrangements avec la nature, éphémères et enchantés, laissez-moi donc vous raconter…

Puisque notre belle région des Hauts de France s’est abonnée aux pluies torrentielles et qu’automne rime avec chaussures gadouilleuses, c’est en échangeant dans les bois détrempés et pataugeant dans les feuilles mortes que Florence et moi avons fait plus ample connaissance !

Autrefois lectrice à voix haute, Florence a décidé voilà une quinzaine d’années de poursuivre son parcours de nomade mais sans sac à dos ! Finies les caisses de livres d’une lourdeur entravante, elle opte alors pour le conte, « c’est plus léger ! ». Immergée dans la nature, point de plateau ni d’éclairage, sa scène favorite ce sont les parcs, jardins, squares, toutes les saisons étant bienvenues. Ici la lumière est naturelle et il faut composer avec les aléas climatiques et sonores, intégrer les bruits parasites, camion de pompier pimponnant, chien aboyant ou oiseau cui-cuitant, sans oublier les affreux portables mal élevés !!!

Complexe ce rôle de conteuse circassienne qui jongle avec les mots et marche sur le fil précaire de l’attention qu’il faut savoir capter et maintenir ! Fil invisible tendu entre la bouche de celui qui conte et l’oreille de celui à qui l’on ra-conte ! Au fil des heures qui s’égrènent les barrières tombent. « Chacun va faire siens les mots, comme des petites pierres, pour y mettre les images qui lui viennent… ». 

Mais Florence ne s’arrête pas là : « tous les arts sont dans la nature », qu’à cela ne tienne ! La voilà qui illustre ses pensées et belles histoires de mandalas en nature. Elle rend ainsi hommage à ses racines ancrées dans la terre et met en œuvres végétales sa formation de botaniste. Au gré des saisons, boutons d’or, pissenlits, pivoines, noix de Caucase, pétales, feuilles de rhubarbe et de tout bois dessinent des sculptures végétales sans artifice ni ajout, des œuvres qu’elle voit évoluer puis disparaître au fil des jours et des vents qui passent. 

Florence est aussi une femme de cœur, transmettant à différents publics son amour inconditionnel pour cette nature qui la nourrit : enfants des écoles, personnes en situation de handicap, déficientes physiquement ou mentalement, etc. Ainsi pour des personnes atteintes d’Alzheimer, travailler sur l’odorat permet de renouer avec ses émotions et ressentis premiers, dixit le nouveau-né dont les seuls biais de connexion sont l’olfactif et le sonore.

C’est en la voyant glaner dans le jardin du Colysée de Lambersart les feuilles, herbes, branchages et autres baies pour réaliser un joli camaïeu de couleurs automnales que j’ai rencontré Florence. Concentrée et passionnée, elle m’a fait le cadeau précieux d’une marche partagée, me montrant en images imprimées ses créations des 4 saisons au détour d’un abri bienvenu.  « Raindrops keep falling on my head », chantait B.J Thomas dans « Butch Cassidy and the Sundance Kid », mais à l’instar de cette ballade, qu’importent pluie et soucis quand les pérégrinations dans les bois offrent tant de joie ! Remède à la mélancolie, « It wont be long till happiness steps up to greet me » !