Le Jardin de Sculptures du Musée Rodin, d’une superficie de trois hectares, se partage entre une roseraie, au nord de l’Hôtel Biron, et un grand parterre, au Sud, tandis qu’au fond du jardin, terminant la perspective, une terrasse et une charmille adossée à un treillage dissimulent un espace de repos. Le treillage percé de trois ouvertures fait écho au rythme ternaire et aux proportions des baies de l’Hôtel Biron, à l’origine du Musée.
À l’occasion de la rénovation du jardin en 1993, deux parcours thématiques ont été conçus à l’Est et à l’Ouest : le « Jardin d’Orphée » où végétation et rocaille s’entremêlent comme prélude à la découverte de l’œuvre maîtresse de Rodin “Orphée implorant les dieux“, et le « Jardin des Sources », dont les sentiers sinueux, jalonnés de points d’eau, forment autant d’entités autonomes et singulières. Bain garanti de fraîcheur et de beautés plurielles.
Au fond, Rodin, avec Bourdelle, fait lien entre la sculpture classique et les grands de la pure modernité, de Laurens à Zadkine. Chez lui, parfois proche de l’expressionnisme, le corps, le plus souvent masculin, sensuel et tragique, est premier, rude, musculeux, un rien archaïque, et toujours imposant.
Dans le Jardin de Sculptures, les pièces montrées, pour la plupart monumentales, sidèrent par leur sombre puissance. A droite de l’entrée, “Le Penseur“ accueille le public, à gauche, ce sont “Les Bourgeois de Calais“.
Toutes impressionnantes, les sculptures sont judicieusement réparties dans le parc, et chacune possède son propre espace pour imposer sa seule présence au milieu des arbres et des espaces verts, entre ciel et terre.
