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PLUS NOIR

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Du 3 avril 2014 au 26 avril 2014

À retrouver à Point Rouge Gallery
21 rue Carnot
13210 Saint Rémy de Provence
France

www.pointrougegallery.com
04 90 21 19 61

Mis à jour par admin
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POINT ROUGE GALLERY

Du 3 au 26 avril 2014

PARIS 11ème

 

 

Cette Carte Noire réunit à la Galerie Point Rouge 7 artistes choisis par Christian Noorbergen pour leur sobre intransigeance créatrice. “ Du noir seul, je vois de la vie sortir” disait Henri Michaux. Démonstration faite par 7 durs créateurs, tous maîtres des extrêmes tensions du noir et du blanc, dans 7 registres esthétiques différents.Grande petite exposition.

 

 

Thomas DUSSAIX

 

Thomas Dussaix construit une œuvre constituée de représentations d’architectures utopiques souvent suggérées, les rapprochant de l’abstraction, dans une atmosphère noire et indéfinie. La notion d’horizon se perd dans des profondeurs que l’on retrouve dans la science-fiction, littéraire et cinématographique, lorsque celle-ci nous montre une vision du devenir de la condition humaine.

L’inconnu, ou l’étrange, est doté d’instabilité, d’incompréhension, ce qui renvoie à sa beauté. Au contraire des adeptes du White Cube et de ceux qui voient la lumineuse blancheur comme un accès à une forme de liberté par l’espace infini, de pureté, voire un accès au divin, Thomas Dussaix se tourne vers l’obscurité et son côté abyssal et déstabilisant.

Le noir agit intensément, telle une ouverture attirant l’œil et aspirant l’esprit à s’y projeter. Oscillant entre représentation et projection, Thomas Dussaix garde une influence esthétique de l’abstraction géométrique. Minimalisme, structuralisme, brutalisme et monochrome sont à son service pour faire de ses images des objets d’immersion.

David Jousse

 

 

Victor SOREN

 

Soren invente, me semble-t-il, une géographie de l’obscur, du chagrin. L’ombre n’est pas pour Soren un moment ou un élément du monde visible. Elle est substance originelle, elle est son miroir le plus intime. En la travaillant dans son épaisseur, sa densité (au fusain, à la pierre noire), il accouche d’une étrange lumière. Une lumière intérieure, vivante, douloureuse. Les ténèbres se sentent avec la peau. Soren malaxe lumière et ombre, les triture avec ses doigts, tel un étrange démiurge, obscur à lui-même. En lui couvent depuis si longtemps les êtres de ses cauchemars, les douleurs silencieuses, et tous ces songes troubles, comme des blessures dont on ne peut pas guérir. Ainsi ses dessins sont comme ses enfants, ses doubles, d’insistants fantômes… Dans cette autre nuit qu’est l’œuvre de Soren s’ouvre enfin une fleur malade : notre œil.

Jean-Michel Maubert “Victor Soren, une géographie de l’ombre”. L’Œuf Sauvage n°11.

 

 

Roland VANTUSSO

 

Humaines traversées de nuit

Oser aborder durement les confins de l’espace, oser traquer les plus vives tensions des noirs et des blancs, et faire surgir des semblances d’êtres en traversées d’abîme, telle est la voie sidérante de Roland Vantusso. Monde nocturne et souterrain. On voit des êtres de jour-nuit se diriger droit vers un trou noir, prêts à subir l’engloutissement. Des taches d’êtres. Des traces humaines qui tressaillent dans la nuit. Des esquisses d’humanité. De fragiles flammes blanches, éphémères et passantes, bouleversent l’obscurité. Ils vibrent cependant comme des presque riens. Vantusso dessine les humains comme des squelettes d’arbres perdus dans l’immensité. Vantusso met le feu à la nuit, et la nuit parle. Un être innombrable traverse à vif le vide grand ouvert de l’univers.

“Dans le noir et blanc, on va d’emblée à l’essentiel, le jour les choses sont éparpillées. Le noir et blanc pourrait venir d’une épure proche de celle de la musique. Mes personnages n’ont pas de visage.“

Christian Noorbergen

 

 

Richard LAILLIER

 

OU LA NUIT DES CORPS VIVANTS

« Je ne suis pas insomniaque, mais je travaille la nuit. Je me suis habitué assez tôt à voir dans le noir, familier d’une obscurité non effrayante. Tout est possible dans le noir, et dans l’enfance aussi. Quand je dessine, je me sers très peu de mes mains. Mes dessins créent des images et des souvenirs. Il faut que l’œil du spectateur aille chercher les corps dans l’obscurité, car ce n’est pas la lumière qui fait vivre les choses. C’est l’œil qui doit s’habituer à l’obscurité. Je m’apaise avec le noir, depuis longtemps, il ne m’est plus hostile. La révélation par la lumière est pauvre, incomplète. Il faut passer par la découvert des ténèbres. En allant vers le sombre, tout est possible. Au moment où toutes les tensions s’équilibrent, mes corps sont des fantômes, entre la vie et la mort. Le temps m’est devenu amical. Mes dessins sont les retombées de mes poussières noires. Quand j’ai fini de dessiner, ma bouche est emplie de noir, et je respire mal… »

Entretien avec Christian Noorbergen

 

 

Martin HOLLEBECQ

 

Noires demeures d’univers

Des tranches d’infinitude. Humanisées. Posées là. En murailles infimes. En falaises discrètes, implacables et secrètes. Martin Hollebecq répond par ses noires énigmes de pierre aux énigmes de l’étendue. Il allège les masses en protégeant leur sidérante densité. Il découvre dans la clarté des formes épurées, éprouvées, et incroyablement tendues. Insidieusement mystérieuses comme des talismans de pierre qu’il aurait désenfouis des profondeurs. Avec respect, délicatesse et subtilité, il impose sa présence propre à la présence sourde du dehors.

Le jardin des fleurs de roche dure est le reflet assagi du grand tout. Une île de matière a la largeur d’un bras, d’une cuisse, ou d’un demi corps. Sensualisée à cœur, la chair de pierre est une réponse pudique, sublime et minérale à l’affect enfoui et douloureux des hommes. Les courbes obscures du dehors sont les miroirs vitaux des plis du dedans. Dans la pierre vitale, Martin Hollebecq sculpte l’intime, l’infime, et l’infini.

Christian Noorbergen

 

 

Denis VANTHOURNOUT

 

Denis Vanthournout est un récalcitrant qui dessine et peint contre l’emmuré. Le déjà-dit le blesse et l’éreinte. Son art mental et gestuel s’abandonne aux forces pulsionnelles qui l’envoûtent et l’emportent. Sa main va plus loin que lui, elle va jusqu’au corps-univers. Le geste traverse le sac de peau, et la langue picturale installe la guerre dans l’œuvre. Chez Vanthournout, les signes d’art et de vie fusionnent, et tous les registres graphiques sont sollicités. Noire et blanche, sa parole dramatise à vif l’étendue. Il n’y a plus de centre, et tout fait sens, comme si l’élément unifiant, dans le brassage des éléments épars, était un courant mental de haut voltage, enregistré à l’insu du peintre, et jeté violemment sur la toile. Une fois inventée et maîtrisée, comme il se doit, la technique nécessaire.

Véritable santé mentale de celui qui affronte les affres du dedans par un face-à-face éprouvant de puissance et de dénuement. Art tellurique qui sait faire la vie, quand les hommes trop souvent font la mort.

Christian Noorbergen

 

 

Marcel ARNOULD

 

« Dessiner est une manière de penser » selon Erik Dietman . Le dessin donner libre cours à la pensée et la restitue de façon plus rapide et plus directe. Il a son propre langage qu’il me plait d’exploiter dans toute sa spécificité. Dans ma pratique, je suis adepte du « all-over », le recouvrement de la surface où le tracé semble et « désire » se prolonger au-delà des bords. Interférences, superpositions et transparences participent à ce parcours non fléché. Un univers plutôt suggestif, approximatif, qui induit pour le regard une difficulté à se poser, car un dessin en appelle un autre, de manière à multiplier les hypothèses de lecture, invitant à une pluralité d’interprétations.

Ma dernière série sur papier présente une variante où je m’autorise des incursions dans ce processus pour en extraire quelques éléments. Une première phase d’écriture semi-automatique, gardant une prédominance pour la figure, puis une secone phase de conscience réflexive, libérant une pensée d’ordre « poétique ».

Traquer le trait, le provoquer, le triturer, faire surgir le non-dit. L’image improbable, grave, légère, voire cocasse, me motive. « L’art doit toujours un peu faire rire et un peu faire peur » Dubuffet

Marcel Arnould

 

 

 

 

 

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