Du 4 septembre 2014 au 5 octobre 2014
À retrouver à Galerie 22
www.galerie22.fr
Patrick LOSTE
Galerie 22GALERIE 22
Du 4 septembre au 5 octobre 2014
CABRIERES D’AVIGNON (84)
La Galerie 22 est heureuse de vous présenter l’exposition personnelle de Parick LOSTE.
Vernissage samedi 6 septembre à partir de 18h30
Patrick LOSTE
Né en 1955 à Perpignan.
“Patrick Loste est peintre – à n’en pas douter-, mais il se situe dans une qualité de peinture qui joue entre figuration et abstraction. La force de ses oeuvres tient à la technique employée. Il travaille sur des toiles de grand format, bâches, papiers faitsmain.. ces supports ont leur importance, ils confèrent une très grande liberté à sa peinture. Car son travail ne supporte pas d’être contraint à l’intérieur d’un encadrement ou d’un élément rapporté. Il respire par cette liberté et a besoin de ce support affranchi pour irradier par-delà la couleur. Son oeuvre se déploie dans une succession de thèmes : cavaliers, paysages, figures mythologiques ou encore tauromachie. Des thèmes qu’il traite dans des séries aux composantes plastiques sans cesse renouvelées, une manière de cultiver un autre regard sur ses sujets de prédilection.” Texte Danièle Martinez
“La plupart des artistes inscrivent leur oeuvre dans une temporalité, la nôtre, créant ainsi la définition et les caractères de notre contemporanéité. Ils servent ainsi de marqueur et de repère quant aux troubles et aux obsessions de notre époque. Les plus intéressants sont ceux qui se situent en amont ou en aval de leur temps, offrant sur lui un regard décalé, parfois déchiré, donc éclairant. D’un côté Goya et Picasso, de l’autre David et Balthus.À dire vrai cette lunette de vue est inopérante sur la peinture de Patrick Loste. Pierre Wat (critique d’art) parlait à son propos d’un art sans anecdote. Je ne vois pas d’expression plus juste pour la qualifier. Pas d’anecdote effectivement, peu ou pas de repères temporaires, une spatialité flottante et indéfinie qu’il serait faux de résumer par commodité à ses montagnes, une sécheresse des thèmes et de l’exécution qui vise à toucher la moelle. Il me vient à l’esprit la comparaison avec un peintre catalan de cinquante ans son aîné, Camille Descossy, pour qui l’on pourrait utiliser les mêmes termes. Une palette réduite à l’essentiel, sans fioriture ni effet de manche, explorant les variété de bruns, de noirs et d’ocres. Des sujets épurés également, comme extraits du contact avec une nature belle et métaphysique dans son ingratitude et son austérité. Beaucoup de silences, de solitudes et d’absences. Serait-ce le caractère du peintre catalan, peu enclin dans son travail aux concessions et aux mots ? Comme pour Camille Descossy, il y a loin chez Patrick Loste de la peinture sans divertissement gratuit à l’homme, qui n’est que sourire. Mais l’absence dans ses oeuvres de dérision signifie-t-elle l’absence réelle d’un humour plus fin ? Des cavaliers dans le lointain esquissés d’un trait de pinceau, la silhouette sombre d’un Minotaure dont le visage n’est qu’une flaque de sang, des paysages où s’entremêlent les pigments autant que les cimes, Sant Jordi terrassant le dragon traité en archétype comme une scène de chasse préhistorique, le cheval et l’homme, encore, qui ne font qu’un sans pour autant devenir centaures, quelques démons, quelques nymphes, quelques anges, la danse macabre et majestueuse des tauromachies, des couteaux qui menacent, des capes et des robes rouges, le loup maladroit et la jeune fille enlacés. L’amour et la mort qui se partagent la même essence, les valeurs perpétuellement inversées, la confusion du fort et l’assurance du faible, le vide rendu mouvant par la peinture, le mouvement suspendu par sa propre solennité. Je retrouve, en voyant ces papiers et ces bâches au grain brut, l’univers de Patrick loste, qui m’a nourri et ne me quitte pour ainsi dire jamais. Il existe, il est là, dans ma t^te, lui aussi suspendu, comme ces chapelles médiévales si intelligement élevées qui peuplent mes souvenirs et qui, par l’évidence de leur présence et de leur durée, permettent de relativiser toutes ces nouveautés si uniformes qu’on nous livre de biennales en salons.” Texte Numa Hambursin