Du 23 février 2017 au 12 mars 2017
À retrouver à Point Rouge Gallery
21 rue Carnot
13210 Saint Rémy de Provence
France
www.pointrougegallery.com
04 90 21 19 61
BOTHUON – HERRMANN
POINT ROUGE GALLERY
Du 23 févreir au 12 mars 2017
PARIS 11ème
Anne BOTHUON – Eric HERRMANN
Anne Bothuon
Du marbre ? Non, du tissu et du fil. Ou pour être plus précis : tarlatane, ouate, fil et doigts experts d’Anne Bothuon. Tout un peuple humain immobile naît de ce minutieux travail. Et quelques animaux. Enfin, pas vraiment des animaux, des croisements d’hommes et de bêtes, chimères qui sont peut-être encore plus troublantes par leur humanité que les humains eux-mêmes.
De même taille que nous, ces sculptures sont nous. L’embarras s’institue, car leur nudité est la nôtre. Ou n’est-ce pas plus exactement celle de notre âme, un peu boursouflée, bouffie, tuméfiée ? Mais à y bien regarder, les réseaux qui parcourent la peau, les cicatrices, traces ou entailles semblent soudain devenir repères et bientôt pistes. Alchimie primitive, mystère premier, marques de l’initiation qui fait advenir l’homme de l’enfant.
Si tout semble montré, mis à nu, les créatures d’Anne Bothuon vont au-delà, pointant ce qui est caché ou tu. Et si elles semblent en exil sur leur propre terre, ne serait-ce pas plutôt nous ? Car qui regarde qui ? Errance et dispersion de ce curieux peuple de tissus qui dit l’existence dans notre existence. Ces êtres étranges si semblables à nous n’ont finalement de léger que leur matière. Leur présence même nous interroge. Mais surtout, elles nous laissent sans voix.
Étienne Yver 2017
Eric Herrmann
Quelle est cette nature que le peintre Éric Herrmann nous propose ? De l’eau, des ciels, des arbres. Rien que de très classique. Et pourtant, de ces étranges lumières naît un monde singulier, souvent nocturne ou crépusculaire. Quelques aubes peut-être. Peu de pleins midis.
Ces peintures m’évoquent le roman d’Alain Fournier, texte quelque peu oublié aujourd’hui, dans lequel Augustin Meaulnes, « Le grand Meaulnes », recherche un mystérieux domaine au lac enchanteur où une nuit une fête étrange et poétique se déroula. Là, la psychologie y était romanesque. Ici, dans les peintures qu’Éric Hermann nous propose, l’athmosphère y est picturale. Les arbres, les nuées, l’eau elle-même sont les personnages de ces récits de quête que porte chaque peinture. On se laisse envoûter par ces lieux improbables, proches de ce qui pourrait être une réalité, mais qui appellent plutôt la rêverie, i’llusion, le mirage ou l’hallucination. Retrouverons-nous jamais les lieux enchanteurs qui peut-être inspirèrent ces peintures ?
Aussi, laissons-nous prendre par ces pièges ; nous ne savons pas où ils peuvent nous mener.
Étienne Yver 2017