Proposée par l’Institut Éric Le Blanche, l’exposition présente cet artiste de Vouvant qui a œuvré toute dans vie dans le secret de sa demeure, surnommée la Villa Palatine. Il en a recouvert les murs de fresques et a réalisé plusieurs milliers de dessins. Toujours inspirée, parfois visionnaire, l’œuvre d’Éric Le Blanche (1951-2016) est un véritable hymne à la Beauté.
Dans la blancheur perdue, et dans l’insondable d’intimes et aveuglantes sources charnelles, s’inscrivent d’absolus paysages de corps, de peau et de visage. Faces premières et sans regard, toutes débarrassées du poids du monde et du trop-plein du visible. Précaires et surgissantes, en formidable dépouillement pictural, elles emplissent totalement l’étendue. Fascinantes saisies de ces instantanés fragiles, évacués durement de la réalité, plus vrais et plus sensibles que le réel. Le corps, ici, est plus transparent et plus fin qu’un regard. Il n’existe qu’en pur et dur éphémère passage, au bord intime de sa disparition…
La peinture d’altérité d’Éric Le Blanche, de tendresse et d’abîme, dit l’impensable de la vie ouverte. Sa parole anonyme est sublime de discrétion. Elle fait remède au chaos initial de l’incarcération corporelle. Elle maintient intactes les sources possibles d’une existence espérée vainement innombrable et plurielle.
Les grands tracés d’Éric Le Blanche, vastes et libres, sont toujours éclairants, comme de possibles talismans de chair venus d’un outre-monde enfin habitable. Envoûtement insidieux de l’œuvre tout entière. Inlassable création, infiniment secrète, qui atteint les voies extrêmes du presque rien, quand cependant règne l’essentiel.
Jusqu’au 27 novembre 2021
Vendéthèque Arentelle – La Chataigneraie (85)
www.ericleblanche.com
