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On en parle

Eduardo Zamora – Ironies oniriques

Christian Noorbergen, le 22 mars 2023

Eduardo Zamora, est né au Mexique en 1942. Sa mère musicienne joue Bach à la maison pendant que son père tient un commerce de papeterie et de fournitures graphiques. Le petit Eduardo découvre ainsi très tôt la magie de la peinture à l’huile. Il intègre l’École d’Arts plastiques de l’Université de Mexico, avant de partir à 16 ans pour l’Europe, où il découvre d’abord Madrid et la puissance de la peinture espagnole.  Il s’installe pour deux ans à Cracovie, avec une bourse d’études. Il étudie la gravure, belle spécialité polonaise. Enfin, il s’installe définitivement en France en 1973 avec son épouse rencontrée en Pologne.

Eduardo Zamora est un formidable peintre reconnu par ses pairs, d’Abraham Hadad à Marc Giai-Miniet, et par beaucoup. La salle d’accueil était bien pleine le jour du vernissage…L’Institut culturel du Mexique lui rend un bel hommage par une exposition, sur deux étages.

Lessive chez la vierge – Huile sur toile – 2013 – 100×100 cm

Si l’ancrage dans la culture populaire et rustique du Mexique est indéniable et savoureux, Eduardo Zamora, homme joyeux malgré les tensions du temps, ajoute d’incontestables et magnifiques ingrédients : une palette chromatique subtile, éclairée et riche, un humour omniprésent, une atmosphère fantastique et ludique, et une féerie constante.

La vie de Zapata – 112×101,5 cm

Du grotesque, du monstrueux larvaire, de l’animalité, de la truculence et de l’oxygène mental. En profondeur et de manière latente, une fine tragédie, comme une lame de fond, étend sa présence insidieuse. L’ensemble, riche de tensions diverses, respire royalement. Il n’y a jamais de surcharge dans cet art en constante apesanteur. 

Chaque œuvre propose une lecture vagabonde et plurielle. Il fouille et creuse sans cesse la création : “Je cherche, et tout à coup, c’est le miracle. J’en ai toujours attendu un. Je l’attends toujours… La révélation dans la peinture, c’est comme faire l’amour. C’est une joie personnelle et intense. Après, il faut recommencer à chaque fois, à chaque tableau.”

14 as de pique – Huile sur toile – 2013 – 100×100 cm

S’il y a un point d’ancrage dans l’infinie ouverture de l’œuvre d’Eduardo Zamora, ce serait le couple humain, unité d’art et de vie, chez lui, et cœur d’humanité.

Jusqu’au 4 avril 2023 – Institut culturel du Mexique – Paris 3ème

En Une : La main de Dieu – Acrylique sur toile – 2003 – 150×150 cm