Tonique et toujours densément habitée, la Galerie Gavart, à Paris, expose les vives peintures de Dominique Jamart et les fortes sculptures de Raymonde Reboh Massabie. Beau duo féminin complémentaire.
L’effervescence vitale est le territoire d’art de Dominique Jamart. Elle vagabonde dans les désordres du corps, du vide, de la lumière et de la couleur. Corps traversés d’étendue, transparents, allusifs, et constamment métamorphiques. Riches de pigments latents et diffus, ces figures d’avant langage, en présence poignante et respirante, exténuent par avance tous les statuts imposés. Une émotion archaïque, élémentaire et pré-esthétique, emporte le spectateur, bouleverse toute référence attendue, et l’arrache à ses habitudes visuelles. Dans cet art prodigieux d’élan et de liberté, l’absolue mobilité de la main, d’une aventureuse fluidité, débarrasse l’humanité du trop-plein de ses certitudes.
Chez elle, pas de centre, aucun artifice, mais l’invention d’une attention flottante touchant tous les niveaux de conscience, et l’approche plurielle d’une réalité hétérogène, sensible, fragile et libertaire, au bord de l’abstraction.
Des flaques d’intemporelle et pure existence s’abandonnent à l’absence des surfaces. Libres, magiques et sauvages, elles flottent en pure peinture. Omniprésente, onctueuse, décalée, explosée et envahissante, la tache chromatique accidente l’espace d’une fantomatique écriture de cristal. Couleurs et lignes jamais ne fusionnent en stable apparence. Elles s’étreignent et tressaillent. En jaillissements d’extrême vie.
D’une écriture de cristal, Dominique Jamart invente de souverains jaillissements charnels, et ses énigmatiques figures, chargées d’archaïque énergie, étreignent à vif l’étendue.
Jusqu’au 18 octobre 2025
Galerie Gavart – Paris 8ème
En Une : Cavalier fou – 52×67 cm