Edvidas Zukas vient de disparaître, frappé dans son sommeil par une crise cardiaque. Il était plus qu’un galeriste, même si sa galerie, Menu Tiltas, à Vilnius, est l’une des plus grandes de son pays, la très francophile et très belle Lituanie.
Son père était un grand collectionneur. Celui qui n’est plus fut pour moi un ami très cher. Fragilisé par la dure actualité, la Lituanie a perdu avec lui un géant de l’art, formidable créateur de grandes expositions. Il exposait chez lui les grands de son pays, que j’ai donc rencontrés comme Vytenis Lingys, Meda Norbutaité ou Ruta Jusionyte, qui vit en France. Il exposait également des artistes français, devenus ses amis pour la plupart. Il allait lui-même chercher leurs œuvres chez eux, aux quatre coins du pays, de Marc Petit à Serge Labégorre, de Gérard Stricher à Manu Rich, et bien d’autres.
Edvidas était un homme suractif, généreux, disponible, et jamais en retard d’un beau projet. Grâce à lui, Il y a quelques années, en 2017, à Kaunas, nous avons exposé quelques fleurons de l’expressionnisme vivant actuel, dans un beau musée. Outre les précités, il y avait Julien Allègre, Jean-Louis Nehlich, Cristine Guinamand, Nicolas Gasiorowski et quelques autres, dont le grand sculpteur polonais Robert Sobocinski. D’autres expositions d’artistes français ont encore eu lieu, à Kaunas et à Vilnius, avec Thierry Dalat, David Daoud, Manu Rich, Jean-Pierre Ruel, Hélène Duclos, Francisco Sepulveda. A chaque fois, de vrais et beaux catalogues, toujours disponibles.
A Paris, en retour, nous avons organisé ensemble deux belles expositions, à l’Espace Commines, avec le gratin des pointures lithuaniennes, d’Alisanka Arvydas à Sarunas Sauka, et toujours, bien sûr, avec Ruta et Vytenis, magnifique abstrait.
Dure perte, pour tous, que celle d’Edvidas Zukas, homme d’une efficacité, d’une franchise et d’une loyauté trop rares dans le monde de l’art. Adieu, ami.
