Si les cartes géographiques s’emparent du monde pour le déchiffrer et le maîtriser, Marcoleptique, artiste et voyageur en Fantasmie, prend les cartes à son compte pour y intégrer une désopilante dé-monstration d’altérité visagière et corporelle. Virtuose de détournement drolatique et féérique, il fusionne à l’envie les surfaces du monde et les apparences faciales. « Sur une carte, le vide n’existe pas. Chacun des éléments représentés a besoin de tous les autres pour exister. » dit-il. La terre entière est donc totalement humanisée dans un monde éblouissant de farces et attrapes où l’humour se déploie sans limite dans une plénitude accomplie : Et ce dans une extrême finesse chromatique et dans une jubilation graphique impressionnante. « L’artiste que les frontières hérissent les rend sensuelles, rigolardes, émouvantes. Élastiques et perméables, les voilà ainsi métamorphosées en allégories de la solidarité populaire », écrit Françoise Monnin dans sa préface.
La qualité des repros est énorme et le voyage, dans ces cartographies hallucinées relève d’une aventure sans repère, inouïe et festive. Les œuvres présentées dans l’ouvrage sont toutes des originaux, pages découpées dans des livres anciens peintes à l’aquarelle, rehaussées au crayon de couleur. L’éditeur est spécialisé dans les livres d’art…
« Je dessine l’amour et la mort, la joie et la tristesse, l’humain et l’animal. » Et cela, et même un peu plus, sur la peau habitée du monde.
“Des cartes pour se perdre“ – Marcoleptique
Éditions Lelivredart – 30 €