Une centaine de peintures, dessins et photographies, illustrent ici la sensibilité diversifiée des artistes face au jardin. Parcours thématique et chronologique. Les impressionnistes et les Nabis confrontent leur vision.
Bonnard, qui aime la lumière, affolée et vibrante, joue un rôle majeur dans l’illustration nouvelle du jardin. La peinture abstraite est proche, quand la picturalité de sa toile se dissocie du sujet peint. Le proche et le lointain s’indistinguent, l’extériorité et l’espace vécu ne font qu’un, le champ chromatique est autonome. De grandes plaques colorées se détachent, et l’œil voyage dans l’espace entier de la toile. Les couleurs, subjectives, vibrantes et libérées, vivent leur vie propre.
Les Nabis, qui regardent les impressionnistes et prennent leur essor dans les années 1890, comme Maurice Denis, Paul Sérusier et Édouard Vuillard, jouent avec le regard du spectateur. Pour eux, le jardin est bien un lieu d’expérimentation artistique, où ils projettent leurs préoccupations intimes et esthétiques.
Par ailleurs, et non loin des Symbolistes pour qui la nature et le féminin fusionnent, toute une génération de peintres, surtout dans la décennie 1870-1880, s’intéresse à la figure féminine au jardin. D’autant que les grands travaux de l’époque privilégient les grands jardins. Dès lors, les portraits féminins investissent les paysages de jardin, ici, d’Albert Bartholomé à James Tissot.
Dans les grands jardins, de Paris et d’ailleurs, se côtoient tous les âges et toutes les classes sociales. Intéressés par la vie quotidienne, impressionnistes et Nabis se sont naturellement saisis de ces lieux socialement actifs. Ainsi Vuillard, qui met en scène le jeu d’une fillette.
Outre de nombreux collectionneurs particuliers anonymes, de grands musées d’Allemagne, de France et de Suisse, ont prêté des œuvres, la plupart majeures. Beau catalogue.
En couverture : Monet – Jardins en fleurs ©RMN Grand Palais (Musée d’Orsay)
Jusqu’au 1er novembre 2021
Musée des impressionnismes – Giverny (27)
