“Anatomie de la beauté“
Si “Le beau est dans la distance“ (Simone Weil), l’art hypercontemporain (contem-pourrien ?), qui patauge souvent dans les surfaces fatiguées de la modernité, ignore l’indispensable impact de la beauté dans la vraie création. Le fort livre de Christine Sourgins, remarquablement documenté, creuse à vif les arcanes plurielles de la beauté. Historienne de l’art, l’écrivaine connaît son sujet sous tous ses aspects, ceux qui nourrissent les profondeurs du mental et oxygènent les cultures. Saturée d’images vite absorbées, notre société, qui colle aux passantes actualités, a partiellement perdu le sens de la contemplation et de la distance.
Christine Sourgins, impliquée dans la défense de la vraie création, précise : « Beaucoup d’exemples sont donnés dans ce livre, j’aborde principalement la beauté artistique car c’est la plus attaquée (sans se priver d’allusions à la beauté de la nature, les deux étant souvent liées). Les exemples tirés de la Peinture, ceux que j’utilise le plus souvent, ont l’avantage, grâce à Internet, d’être faciles à retrouver et le lecteur peut alors vérifier par lui-même. » Les sources citées dans l’ouvrage, de la poésie à la philosophie, de l’esthétique à la mythologie, abondent et fascinent. D’autant que l’auteur, au style tonique et percutant, n’y va pas de lettre morte et le lecteur, souvent écœuré par les pseudos transgressions d’une partie fabriquée de l’art actuel, ne peut qu’apprécier la clarté du discours, la positivité des points de vue.
Si la beauté se cache dans la solitude des ateliers, elle continue d’éclairer les plus hautes créations de notre temps.
Les éditions Boleine, créées en 2018, offre aux lecteurs le meilleur de la réflexion, et publient le livre lumineux de Christine Sourgins.
“Anatomie de la beauté“
15 € – Éditions Boleine