Ou l’effervescence créatrice
La profusion festive est son territoire de création, et la richesse toujours inventive de ses matériaux impressionne. La charge des signes d’art qu’intègre Bernard Lecoq est d’une rare et plurielle richesse. Les cultures populaires de son temps (chansons, slogans, films, personnages marquants et autres logos de la modernité) incantent et oxygènent à vif ses étendues. La vibration la plus énergique est son quotidien.
Jamais Bernard Lecoq, qui fut grand voyageur, ne cesse de se lâcher dans une étonnante liberté où tout se conjugue en un désopilant foisonnement, tant un humour latent et une ironie mordante parcourent toutes ses œuvres. Il n’appréhende jamais la page blanche, et ne craint pas d’aborder les sujets les plus sensibles dans un magma généreux et tellurique, avec un vocabulaire volontairement concis et raréfié.
La drôlerie qu’il convoque non-stop atténue les chocs mentaux qu’il crée tout en les intégrant avec diplomatie. Et ce d’autant qu’il ne fait jamais crier les couleurs. La chromatique de Bernard Lecoq fine, subtile et aventureuse. Elle éclaire, avec une grande fluidité, l’ensemble toujours joliment chargé de chaque peinture par une impressionnante et vive délicatesse. Comme si l’élément organisant était un courant mental de haut voltage qui, enregistré par l’artiste, était déposé sur la toile, ou le papier, ou dans le cœur serré d’une matière enfiévrée…
On comprend pour l’artiste l’importance initiale et initiatique de Basquiat, son “détonateur“. En effet, Bernard Lecoq ose tout, ou presque. Il sait faire gravement danser les signes, les images et les mots, et tout vibre dans une calligraphie légère, sauvage et somptueuse.
Et l’art vit de ses braises chaudes.
Du 23 juin au 6 juillet 2025
La Chapelle Sainte Marthe – Montbron (16)
En Une : Drapeau Andin Cuzco – 100×120 cm