Et oui, son absence de public dans les FRAC et les MAC, l’oblige à se répandre alentour, dans les écoles, les lycées, les lieux carcéraux et les maisons de retraite, etc, qui n’ont rien demandé, ..et même, maintenant, à s’incruster chez l’habitant ! ( ….chez certains habitants dont il eût convenu que les psycho-sociologues de l’art étudiassent les motivations )
On est évidemment là dans une opération culturelle d’une cocasserie extrême qu’il convient de pointer comme un sommet du genre. Et d’autant plus extrême et cocasse que nous avons là une action plasticienne à la pointe de l’engagement sociétalo-questionnatoire, en ce sens qu’il s’agit d’un travail sur la thématique très à la mode woke , de l’identité genrée et de l’homophobie….J’ai une pensée pour « l’habitant » accueillant cette action de Jean Félix, intitulée « Genre indéfini-genre infini. »
Voilà ce que l’artiste nous en dit :
« J’ai conçu et réalisé pendant ma résidence à l’Espace o25rjj, un drapeau revendicatif du droit à la différence. Il concrétise ma lutte pour s’opposer à la norme exclusive d’un genre défini et restrictif. La forme de la jupe, stylisée en trapèze devient un symbole. Symbole récurrent dans mon travail de l’homme en jupe.J’érige sur mon drapeau ce double symbole-jupe, ma dualité :
Le fond azur représente le monde,La jupe rose est l’élément revendicatif de ma différence.Pour les nazis, le triangle noir stigmatisait les asociaux, artistes et travestis.
Quant aux rectangles gris-acier, ils dessinent les jambes stylisées.Parcourant les rues de Loupian, travesti-militant, porte-drapeau de la différence, ici rue de la Brèche, je monte à l’assaut des préjugés.
“J’effectue un travail sur le regard. Je m’intéresse à la perception de l’autre. Comment l’autre perçoit-il ce qui l’entoure ? Déjouer la force de la norme, se parer d’artifices, essayer d’introduire des éléments perturbateurs, ne pas s’adapter à l’attente de l’autre, telles pourraient être quelques pistes de mon travail.Grâce à mes performances, en particulier la pratique du travestisme, j’étudie les réactions provoquées et récolte du matériel pour mes pièces : photographies, écrits sous formes de listes de commentaires, etc… J’ai effectué un travail qui consistait à broder sur les jupes que j’ai portées les commentaires engrangés.”…Ben voyons Ginette !
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