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On en parle

Auguste Chabaud – Dessins fauves

Chantal Vérin, le 2 décembre 2021

Le Musée de Région Auguste Chabaud, situé au centre du beau village de Graveson, est dédié à l’œuvre d’Auguste Chabaud. C’est dans ce beau coin de Provence qu’il vécut, de son retour de la guerre en 1919 jusqu’à sa mort en 1950.

La vaste collection permanente rassemble les œuvres de ses grandes périodes picturales, des dessins orientalistes de l’époque du service militaire en Tunisie, des témoignages de la grande guerre, et de la période fauve. Auguste Chabaud jouissait d’une belle notoriété, il exposa au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, fut invité aux côtés des artistes de la Neue Secession à Berlin, et même à New-York, auprès de Picasso. Il était lié avec Matisse, Derain, Vlaminck… De nombreux carnets personnels témoignent d’une belle activité littéraire et poétique.

Auguste Chabaud avec son chien – 1900

L’exposition actuelle, sous la houlette de Monique Laidi Chabaud, s’intéresse aux dix années de vie intense et productive à Paris : les années 1899-1901 et 1907-1912, années Bohème. Il rencontre l’avant-garde du début de ce siècle, fréquente le Moulin de la Galette, les cabarets, et surtout les maisons closes de Montmartre qui deviennent ses sujets de prédilection.

La danseuse de cirque – Lavis et craies sur papier – 1907 – 31,5×24 cm

Il dessine beaucoup sur des papiers de boucherie quand, faute d’argent, il n’a ni toile ni couleurs. Il remplit des carnets de croquis de dessins “de caractère”. Il peint beaucoup. La figure d’Yvette, jeune prostituée aux grands yeux noirs, adulée par l’artiste et trop tôt morte de la tuberculose, émerge souvent, sous différentes postures. Un grand portrait sur pied aux accents expressionnistes, rarement montré, est particulièrement remarquable. De nombreux travaux seront longtemps soustraits au regard sévère de sa famille protestante.

Bateau mouche – Encre et lavis sur papier – 1907-12 – 27,8×43,8 cm – ©Musée Cantini

L’œuvre est multiple, tant par la technique que par le choix des sujets : fiacres et cochers des quartiers urbains, péniches en bord de Seine, Tour Eiffel, lieux populaires de la Capitale.

Plus tard, retourné dans la propriété viticole familiale du Mas de Martin, où il vécut avec sa nombreuse famille, il se consacre à des sujets liés à l’environnement provençal : paysages, natures mortes. Œuvre percutante toujours vivante.

Jusqu’au 6 février 2022
Musée Auguste Chabaud – Graveson-en-Provence (13)

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