La Galerie Palatisse, galerie de haute volée, de grande surface, plurielle, et d’envergure nationale, prend ses marques en Champagne. Si l’ancrage régional est important, la galerie s’ouvre sur la France entière et, compte tenu de l’origine du propriétaire, elle nourrit des liens particuliers avec la Roumanie. Des artistes roumains exposent à Troyes, et les artistes du coin s’exportent avec succès en Roumanie.
Vu l’envergure du lieu, la galerie donne également place à la sculpture. Vlad Radu Gheorghita organise des expositions thématiques, la prochaine étant consacré à l’abstraction. Actuellement le dessin, source royale et diversifiée de toute création plastique, enchante l’ensemble du lieu, en formidable liberté créatrice. On y voit les spécialistes de la région, de Jérôme Sterbecq à Piero Cavalleri, de Béatrice Tabah à Daniel Chanson, et bien d’autres, comme Pascale Morel, d’une rare subtilité, ou Sébastien Courtois, aux vibrations telluriques.
Grand rêveur de papier clair, Jérôme Sterbecq joue à saute-paysage dans ses fragiles surfaces. Il passe de l’infime à l’immense, du dehors au-dedans, et de la tache au signe, sans qu’on y prenne garde.
Parfois, chez Piero Cavalleri de suprêmes fulgurances charnelles vibrent dans l’espace. Elles disent l’éternité des désirs à jamais inassouvis. Et le corps vital ne cesse de surgir.
Pour Béatrice Tabah, « la douleur humaine est séduisante, y compris dans la séduction sensuelle du Christ. Si le Christ n’était pas beau, il n’y aurait pas la même captation. »
Les créatures magiciennes de Daniel Chanson, issues du féminin de l’eau et des profondeurs archaïques de toutes les cultures du monde, fendent l’étendue. Elles sont en arrêt…
Pascale Morel invente de fins dessins d’âme déliés, aigus, et d’une infinie et cruelle souplesse. Étranges calligraphies d’infime beauté déliée dans le passé ici inoublié de la grande histoire de l’art.
Électrique, voire tellurique, le dessin convulsif de Sébastien Courtois accidente l’étendue. Intense fièvre créatrice où le geste libéré donne vie absolue au thème privilégié de l’arbre ou du corps.
Venu de Paris, Stéphane Fauchille, rêveur à vie haute, invente à tout va, et dans un étonnant parcours à surprises, recule à l’infini les frontières de l’imaginaire. Art de partage et d’élan, drolatique et apaisant, d’une souplesse inventive et voyageuse.
Jusqu’au 14 avril 2024 – Galerie Palatisse
