Nicolas FAVRE
Bio
La peinture s’impose à moi comme un obstacle à surmonter, pour derrière vivre. A chacune de ces victoires, si durement acquises et pourtant si fugacement consommées, se profile déjà l’ombre d’ un autre massif à gravir, un autre pan de moi même à surmonter, et me revoilà sur le sentier de la guerre…
Je vis l’acte de peindre comme un combat, un « duel entre moi »…,bref, une bataille intime dont la toile doit porter les traces.
La peinture me cherche, elle m’appelle du fond de mon être. Plus encore, elle me réclame. Alors, poussé en avant, comme le soldat au son du sifflet, je sors de mes retranchements, je tombe les résistances et je m’élance à découvert vers cet autre moi-même qui me tend les bras.
J’essaye de peindre l’intime en l’homme, les émotions, les sentiments qui nous façonnent et nous définissent, bien au delà de notre propre image. Cette sorte d’identité invisible se matérialise sur la toile, en des portrait figurant tout sauf la représentation d’un visage traditionnel, mais cherchant à dire l’impalpable que nous sommes, la vie qui sourd en nous, l’énergie qui nous meut, et nous émeut.
La toile fonctionne tel un miroir. Enfin es-ce dans ce sens que j’interprète son silencieux dialogue avec le spectateur. De ces émotions sollicitées alors, il y a celles que nous acceptons, que nous validons, et assumons, il y a celles dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas, qui nous semblent étrangères, lointaines, puis il y a celles qui nous effrayent et que nous refusons d’admettre comme partie intégrante de nous. Je suis toujours très attentif au retour des spectateurs sur mon travail, car en me parlant de ma peinture, ils me parlent d’eux-même.