Léa CORNETTI
Bio
Le fil rouge de Léa Cornetti…
L’être humain, son intimité, ses émotions, sa chair.
Depuis toujours, obstinément, j’invite sur la toile la figure humaine sans « décor », sans objets du quotidien, sans narration, pour la faire apparaître seule dans son expression, nue dans son exclusive présence. Que ce soit avec des visages, des corps, solitaires ou dédoublés, la nécessité de dessiner la chair, en extraire une poésie, fragile mais nécessaire et inébranlable, comme force de vie, constituent la trame de mon inspiration. Par le dessin et par la peinture quelque chose émergera peut-être.
J’essaie de créer des espaces où obscurité et clarté puissent danser ensemble, entre apparition et disparition, inviter aux regards la beauté fragile de nos existences, la complexité de nos êtres, entre ombre et lumière, toujours. Des êtres apparaissent…. Parfois quand quelqu’un que j’aimais disparaît, j’éprouve la nécessité de le dessiner. D’autres fois je ne sais pas qui je peins, mais plus tard, je reconnais quelqu’un qui « revient » de loin, comme un fantôme. Ces visages et ces corps qui apparaissent surgissent de nulle part, ils sont comme extirpés de l’inconscient, en fait, cela reste assez mystérieux…
J’utilise divers matériaux selon l’émotion que je projette d’exprimer, selon mon intuition du moment, et le climat qui m’inspire. Je suis parfois surprise de l’expression qui émerge.
Du graphite au fusain, du pastel à la pierre noire, à l’encre, à l’aquarelle et à l’huile, les couleurs sont utilisées avec parcimonie, terres d’ombre, ocres, rouges, sanguine, bleu, noir. Les couleurs que j’utilise sont liées à l’organique de mes « paysages » intérieurs. Ces outils, médiums, techniques, sont comme des véhicules qui voyagent dans des directions diverses. Ce n’est pas la même chose de voyager en avion ou à pied. Les sensations ne sont pas les mêmes, cette richesse d’appréhensions m’intéresse car elle m’emmène dans des territoires inconnus et enrichit mon travail, cette exploration multi-directionnelle fait partie intégrante de ma démarche artistique.
Entre mélancolie et force de vie. Peindre est ma façon d’être au monde, ma joie et ma douleur s’y trouvent réconciliées, c’est une façon de tendre un fil entre moi et les autres, c’est ainsi que je me sens intensément exister.
En quelques mots, son premier choc artistique
Mon père me lit un jour des extraits de Fureur et mystère, de René Char, dont cette phrase jamais oubliée : « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. »
Je suis trop petite, je ne comprends rien, mais je sens que ça transforme ma vie. Ensuite des chocs très forts aux Beaux-Arts avec la découverte des expressionnistes, Egon Schiele, Chaim Soutine, les distorsions et les cris de Francis Bacon… mais je ressens aussi une fascination immédiate pour la Renaissance en découvrant Leonardo da Vinci, Le Caravage, Artemisia Gentileschi…
Le portrait chinois de Léa Cornetti
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : Café Muller, Pina Bausch.
Si vous étiez une couleur, vous seriez : La chair dans ses multiples tons.
Si vous étiez un pays, vous seriez : Un mélange d’Italie et de Norvège.
Si vous étiez une musique, vous seriez : « Deranged » David Bowie.
Suivre Léa Cornetti
« Il existe assez de poésie, de cosmos, d’infini dans un être humain, un caillou, une cascade, un demi-sourire… »
Leonardo da Vinci