Didier ROUSSEAU-NAVARRE
Bio
Mon travail d’artiste comme ma vie de citoyen sont impliqués dans une forte réflexion sur les rapports qu’entretien l’humanité avec la terre.
Démarche artistique :
C’est à partir des arbres tombés, (victimes de l’activité humaine et climatique) que je travaille, en sculptant habituellement leur graine dans le bois de leur propre espèce, poursuivant et rappelant en cela le geste et le sens fondamental du vivant.
Quels sont nos rapports au vivant, de quelle manière sommes-nous connectés à la terre, à notre écoumène et au monde. Cette notion de connexion est présente et de plus en plus signifiante dans mes œuvres par l’utilisation du tenon et de la mortaise comme forme d’assemblage commun à nos cultures occidentales. La clé USB symbolise une autre forme de connexion au monde faisant l’impasse sur l’expérience sensuelle de la terre. Cette virtualité donne raison au dualisme catésien qui prétend que : «je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle »
Je refuse cette vision dualiste qui est une forclusion de notre être au monde par l’individualisme.
La question de l’anthropocène est aussi présente dans mon travail et j’ai choisi de l’exprimer en exhumant au moyen de détecteurs de métaux les déchets de l’activité humaine enfouis dans le sol dans les environnements des arbres tombés avec lesquels je travaille. Ces morceaux de métaux et autres objets témoignent de l’activité humaine séculaire et apportent un témoignage tangible (s’il en fallait un) au fait que notre terre est définitivement imprégnée par la présence humaine.
