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On en parle

Artcité en exil

Christian Noorbergen, le 17 octobre 2025

ARTCITÉ, une des grandes expositions de la banlieue parisienne, et peut-être la plus forte, a été longtemps l’honneur de la Ville de Fontenay-sous-Bois. Créée il y a une bonne vingtaine d’années par un fada de l’art, Gregor Podgorski, lui-même beau photographe, ARCITÉ rassemblait une centaine d’artistes dans plusieurs lieux de la ville. La municipalité, justement fière de la qualité et de la renommée de l’exposition, a longtemps joué le jeu. Cette banlieue-cité-ville, d’ordinaire animée, gagnait encore en animation, en visites nombreuses, en vibrations inattendues, et en noblesse, n’ayant plus rien à envier à la proche capitale, quand des flopées de beaux artistes exposaient chacun plusieurs œuvres. Des très connus, des moins connus, des presque anonymes, des monstres sacrés de la création. Et toujours des découvertes à vivre, à la Halle Roublot, à l’Hôtel de Ville, à la Maison du Citoyen…

Aga Podgorski – Poisson chat – 2025 – Peinture numérique – 80×60 cm

Les temps ont tristement changé, ARTCITÉ expose maintenant dans la demeure même du créateur, Gregor Podgorski, en exil des beaux lieux précédents, en quatre épisodes distincts, avec le même nombre global d’artistes. Le chapitre 3 se termine le 19 octobre 2025, le dernier quart aura lieu du 21 octobre au 2 novembre 2025. Gregor Podgorski a donc grandement aménagé sa demeure de Fontenay-sous-Bois pour recevoir dans d’excellentes conditions quelque 25 artistes de premier plan à chaque épisode, organisant à chaque fois un beau vernissage. Notre homme ayant le sens de l’humour a baptisé sa maison exposante le Musée des Arts Derniers, et l’entrée est gratuite.

Alain Vanderhaegen – Sans titre 2 – 2024 – Huile sur toile – 80×80 cm

L’actuel chapitre 3, outre un hommage à feu Ben Ami-Koller, montre un superbe ensemble diversifié qui va de Stefan Beju à Harald Wolff. Le prochain épisode, très riche, va encore montrer, dans plusieurs salles, des “pointures“ comme Nicolas Gasiorowski, Abraham Hadad, Monica Mariniello, et quelques autres. Ces artistes passeurs d’émotions profondes sont d’abord d’humanité sensible. Ils font remède aux faiblesses fabriquées de la modernité. Ils sont les forces vives de l’art vrai contemporain, loin des artifices et des fabrications.

Kazem Ulysse 2 – 2024 – Terre cuite – 41x36x34 cm

Visiter ARTCITE, c’est voyager en haute création, dans tous ses états, dans tous ses éclats, et dans toutes ses directions.

En Une : Edgar Manuel Marcos – Bagatelle en mai – 2025 – Acrylique et silicone sur toile – 130×81 cm

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