Fluide et métamorphique, l’art d’Angélina Richard fusionne les sources vécues de l’imaginaire, les arcanes de la nature et l’émerveillement de l’éternelle inguérissable enfance.
L’eau archaïque des profondeurs est son territoire. Féerie flottante, enciellée, aventureuse et fusionnelle. De vives structures végétales ou animales, imposent une atmosphère distancée et tendue aux fines allures de rêverie et de lâcher-prise mental, voire une dimension écologique secrète, fine, forte et allusive. L’extériorité et l’espace vécu ne font qu’un.
Angélina Richard aime la lumière, vibrante. Elle creuse sans fin l’intime et le charnel, dans l’éternel échange du dehors et du dedans. Couleurs mouvantes travaillées de l’intérieur, animées et voyageuses. Comme en vivante extension, elles s’aventurent en lumière et relient tous les éléments actifs d’un monde enfin habitable.
Étreintes d’art, de nature, de couleur et de lumière. Comme si de vifs mouvements d’univers, captés par la transparence mentale de l’artiste, traversaient enfin l’homme et le monde.
Des pans de nature intemporelle et première, sensuelle et dépouillée comme un puzzle d’immensité, maintiennent intactes les tensions qui font la vraie vie, et reconstruisent indéfiniment le visible. Allusive et portée, un rien chamanique, cette peinture en apesanteur prend aussi ses distances avec les surfaces de l’ego, loin de la sommaire fascination des couleurs trop chargées et des jaillissements gestuels.
Chez Angélina Richard, magicienne des humides profondeurs, les couleurs ne saignent jamais. Elle délivre leurs reflets en murmurantes modulations, en calme intensité, en vibrations subtilement répétées, au bord possible de l’abstraction.
Respirante peinture, subtilement militante, toujours riche d’oxygène mental.
Jusqu’au 8 avril 2022
Mémoire de cailloux – Lycée Gabriel Voisin – Troyes (10)
